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Haïti-Justice : Neuf ans de prison pour Wilford Ferdinand, ancien opposant au régime de Jean-Bertrand Aristide aux Gonaïves

Correspondance Exalus Mergenat

P-au-P, 14 août 2014 [AlterPresse] --- Les autorités judiciaires des Gonaïves ont condamné, le lundi 11 août 2014, le nommé, Wilford Ferdinand dit Tiwil et son cousin Alix Suffrant alias Bout Zòrèy à 9 ans d’emprisonnement et des travaux forcés, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.

Le verdict a été prononcé par le juge d’instruction des Gonaïves, Denis Pierre Michel.

L’ancien opposant farouche au régime de Jean Bertrand Aristide et son cousin sont reconnus coupables dans l’assassinat du journaliste Johnson Edouard, qui fut ancien correspondant du journal Haïti progrès et coordonnateur régional du parti Fanmi Lavalas aux Gonaïves.

Johnson Edouard a été tué par balles, dans la nuit du 12 au 13 avril 2007, dans sa maison aux Gonaïves.

Wilford Ferdinand et Alix Suffrant sont respectivement l’auteur intellectuel et exécutant principal de cet assassinat, selon le verdict.

L’ancien membre du front de résistance de l’Artibonite est aussi condamné pour détention illégale d’armes à feu.

Aucune condamnation n’a été prononcée, en revanche, contre lui, pour les cas de vol de véhicule du prêtre catholique romain, Rony Alexandre en 2003, et l’assassinat par balle, dans la nuit du 13 au 14 novembre 2004, d’une fillette, Francesca Gabriel, qui lui ont été reprochés.

Incarcéré depuis sept (7) ans au pénitencier national, Wilford Ferdinand - qui s’était évadé à la faveur du tremblement de terre du 12 janvier 2010 - a été rattrapé le 26 octobre 2012 à Dajabon, ville frontalière avec Ouanaminthe (Nord-Est).

Mécontent de cette décision de justice, Guy Latortue, avocat de Wilford Ferdinand, n’écarte pas la possibilité d’attaquer en cassation cette décision, dans le délai de 3 à 5 jours prévu par la loi.

Pour sa part, Wilford Ferdinand qualifie de « politique » la sentence prononcée à son encontre.

« Le juge d’instruction Pierre Michel Denis est un membre du parti fanmi Lavalas. Il me condamne par le fait que j’ai participé à la lutte politique contre l’ancien régime de Jean-Bertrand Aristide en 2004 », estime l’ancien chef du groupe proclamé rebelle aux Gonaïves.

« Pas de problème Me Denis. Je vais continuer à purger ma peine avec courage. Mais, n’oubliez pas que, comme vous, je suis originaire des Gonaïves. Je sortirai un jour de la prison », avertit Wilford Ferdinand.

Il félicite le ministère public qui, dit-il, a plaidé en sa faveur.

Le ministère public - qui a été représenté par le commissaire du gouvernement des Gonaïves, Enock Géné Génélus - avait formulé, dans ses plaidoiries, une demande de libération au profit de Wilford Ferdinand. [em kft rc apr 14/08/2014 0:15]