P-au-P, 11 août 2014 [AlterPresse] --- La plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh) dénonce les mauvaises conditions, dans lesquelles travaillent les femmes dans les usines de sous-traitance.
Elle appelle les gouvernants et les patrons à œuvrer pour l’amélioration des conditions de ces ouvrières et pour le respect de leurs droits.
La Pohdh a conduit une enquête auprès d’un échantillon de 200 femmes, travaillant dans la Société nationale des parcs industriels (Sonapi) à Port-au-Prince, celle du parc industriel de Caracol et celles de la Compagnie de développement industriel S.A (Codevi) dans le Nord-Est.
Elle a aussi rencontré des organisations de femmes sur le dossier.
Les droits des ouvrières, dans la sous-traitance, sont violés de diverses manières, révèlent les résultats de cette enquête, rendus publics le vendredi 8 août 2014 à Port-au-Prince.
Les ouvrières sont révoquées inopinément, à tout bout de champ.
Leurs congés de maternité ne sont pas toujours payés, elles n’ont pas d’eau potable ni n’évoluent dans des espaces hygiéniques.
Elles n’ont pas, non plus, de toilettes.
Elles reçoivent un salaire journalier de 400.00 gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), « insuffisant pour la satisfaction de leurs besoins fondamentaux », lit-on dans un résumé d’enquête dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ces femmes travaillent en pleine chaleur et il leur est interdit de se syndiquer.
La révocation d’une ouvrière devrait être faite avec l’autorisation du bureau du travail, non « massivement » et « sans raisons valables », comme c’est le cas actuellement, souhaite la Pohdh, considérant les mauvaises conditions de fonctionnement de ces femmes.
Les autorités et les patrons devraient agir pour que les travailleuses de la sous-traitance aient accès à un « système de protection sociale », à de « l’eau potable et à des toilettes propres », pour satisfaire certains besoins fondamentaux dans les espaces de travail, préconise la Pohdh.
Une couverture des assurances-santé, le paiement des congés de maternité, le respect du salaire minimum, la réadaptation du code du travail (qui remonte à 1984), la disponibilité de poubelles à couvercles dans tous les espaces réservés aux femmes, sont, entre autres, les recommandations de la Pohdh.
Figure aussi, parmi les recommandations, la reconnaissance du droit des ouvrières de se syndiquer.
Les ouvrières, dans la sous-traitance, doivent posséder leurs cartes d’assurance-vieillesse et de santé, respectivement auprès de l’Office national d’assurance-vieillesse (Ona) et de l’Ofatma.
Le rapport d’enquête de plus d’une cinquantaine de pages, de la Pohdh, « est un document de plaidoyer et d’action sociale », signale le secrétaire exécutif de la plateforme des organisations de droits humains, Antonal Mortimé, lors de la présentation d’un résumé de l’enquête, conduite de novembre 2013 à mi-juillet 2014 en Haïti.
Cette activité entre dans le cadre d’un projet : « Promotion des Droits Economiques et Politiques des Femmes Haïtiennes » supporté par le Programme d’Appui au Renforcement de la Société Civile en Haïti (PARSCH), qui bénéficie d’un financement de l’Union Europénne. [srh kft rc apr 11/08/2014 15:00]