Español English French Kwéyol

Haïti-Politique : Interdiction de départ contre Jean-Bertrand Aristide ? « Faux », répond Mario Joseph

Plusieurs proches de Lavalas concernés

P-au-P, 07 août 2014 [AlterPresse] --- L’avocat de Jean-Bertrand Aristide, Mario Joseph, apporte un démenti formel aux allégations, selon lesquelles l’ancien président Jean-Bertrand Aristide serait frappé d’une mesure d’interdiction de départ, dans le cadre d’une enquête criminelle sur des cas de corruption, de détournement de fonds publics et de trafic illicite de stupéfiants, lors d’une interview accordée à AlterPresse.

« Le président Aristide n’a reçu aucun mandat. Aucune convocation ne lui a été signifiée dans le cadre de cette affaire. Ils ont l’habitude d’ébruiter ce genre de choses contre Jean-Bertrand Aristide. Mais, jusqu’à date, aucun acte initié ne lui a été adressé sur ce dossier », souligne l’avocat.

Une liste de 33 personnalités, la plupart proches du parti Lavalas, frappées d’interdiction de départ, a été envoyée, à la direction générale de l’immigration et de l’émigration, par le juge d’instruction Lamarre Bélizaire.

Celui-ci devait entendre trois personnes de cette liste ce jeudi 7 août 2014, selon les informations disponibles.

Mais l’audition n’a pas eu lieu. Le juge n’a pas tenu à faire de déclaration à la presse.

Selon le journaliste Guyler C. Delva, ancien secrétaire d’Etat à la communication du gouvernement actuel, les noms de Jean-Bertrand Aristide et de son ancien premier ministre Yvon Neptune figureraient sur une seconde liste de 40 personnes.

Dans la liste de 33 personnalités, le nom de l’ancien prêtre défroqué, devenu chef de l’Etat en 1991 et 2001, ne figure pas, celui de Neptune non plus.

On y retrouve, néanmoins ,ceux de Henry Claude Ménard, Toussaint Hilaire, Mirlande Libérus, Lesly Lucien, Jacques Debrosse, ou encore Max Buteau, entre autres.

Me. Mario Joseph confirme le fait que certains anciens dirigeants de la Fondation Jean-Bertrand Aristide ont été convoqués, dans le cadre de cette affaire de corruption et trafic de drogue.

« Ces anciens dirigeants de la Fondation Jean-Bertrand Aristide ont reçu, personnellement, des mandats, afin de comparaitre dans le cadre d’un dossier de corruption et de trafic de drogue, mentionné dans le mandat », admet-il.

C’est avec le réquisitoire de l’ex-commissaire de gouvernement, près le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince Jean Renel Sénatus, datant de février 2013, que ces personnes ont été convoquées, rappelle Mario Joseph.

Me. Joseph pointe du doigt Guyler C. Delva, qui aurait tendance à diffuser des informations « inexactes » (?) sur le compte de Jean-Bertrand Aristide.

Tout en n’écartant pas une manœuvre (voire de persécution ?) purement politique à l’approche des élections, l’avocat prévient qu’il va écrire au juge Lamarre Bélizaire sur cette affaire, afin qu’il puisse convoquer Guyler C. Delva.

Il y aurait, par ailleurs, un vice de forme dans la procédure de convocation, ajoute Me. Joseph.

Le juge Lamarre Bélizaire a envoyé des mandats pour une douzaine de personnes à l’adresse de la Fondation Jean-Bertrand Aristide, alors que la Fondation n’est pas leur domicile respectif, dénonce-t-il. [jep kft rc apr 07/08/2014 16:15]