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Haïti-Dictature : Une exposition-souvenir en mémoire des 50 ans du massacre de Jérémie

P-au-P, 6 août 2014 [AlterPresse] --- Jusqu’au jeudi 14 août 2014, se tient, à la bibliothèque Carl Edward Peters de Jérémie, une exposition-souvenir, en mémoire des 50 ans (août 1964 - août 2014) du massacre de Jérémie (Sud-Ouest d’Haïti), sur les 13 membres du groupe « Jeune Haïti » et les Vêpres jérémiennes de 1964, apprend AlterPresse.

Une conférence-débats, qui sera présentée par Ralph Allen, est annoncée, dans l’après midi de ce 6 août 2014, à cette bibliothèque autour du thème : « Les 13 de Jeune Haïti : Qui étaient-ils ? Que voulaient-ils ? ».

Produit par la Fondation connaissance et liberté (Fokal), un spectacle du Collectif hors jeu, titré « Trous d’histoire », aura lieu au centre Numa/Drouin à Jérémie à 5 heures locales p.m (21:00 gmt).

Des films documentaires - comme « L’homme sur les quais » de Raoul Peck, « Le règne de l’impunité » d’Arnold Antonin et « Wòch nan solèy » de Patricia Benoit - seront projetés à cette bibliothèque, respectivement les jeudi 7, vendredi 8 et samedi 9 août 2014.

Ces manifestations diverses, organisées par le Comité devoir de mémoire - en partenarait avec l’Evêché de Jérémie, la Fokal et le Centre Numa/Drouin - visent à commémorer les 50 ans du massacre de Jérémie en été 1964, sous le règne du défunt dictateur François Duvalier (1957-1971).

Des représailles ont été orchestrées par François Duvalier contre treize membres du groupe « Jeune Haïti », dont des mulâtres, après leur entrée dans la ville de Jérémie, en août 1964.

Plus d’une vingtaine de personnes, issues de familles des membres de Jeune Haïti, ont été massacrées dans la ville de Jérémie.

Les treize membres du groupe ont été traqués, tués sur place ou emmenés et exécutés en public devant le cimetière de Port-au-Prince.

Des centaines de mulâtres, femmes, vieillards et enfants ont aussi été torturés puis tués, aux mois d’août, septembre et octobre 1964.

Ces massacres sont aussi dénommées « les Vêpres jérémiennes ».

L’ouvrage titré « Armée d’Haïti après Magloire et Hitlérisme duvaliérien » du professeur Gérard Alphonse Férère livre quelques moments sombres de ces massacres, enclenchés contre ces victimes innocentes à cette époque.

Lors des massacres, des stylets et des cigarettes ont même été utilisés comme instruments de torture à l’encontre des enfants par des macoutes avides de sang.

Capturés par les macoutes, Marcel Numa et Louis Drouin ont été torturés et fusillés à Port-au-Prince, en pleine rue, devant le cimetière, en novembre 1964.

La présence des employés de l’État et du secteur privé, des élèves de toutes les écoles (préscolaire, primaire, secondaire) et des facultés fut exigée par Duvalier sur le lieu de l’exécution, pour qu’ils en soient témoins.

Des orchestres populaires ont été contraints de s’y rendre pour jouer de la musique. Des boissons gratuites furent distribuées en la circonstance.

Les cadavres, tombés en putréfaction, furent détachés des poteaux après plusieurs jours. [emb kft gp apr 06/08/2014 11:00]