P-au-P, 6 août 2014 [AlterPresse] --- Le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) dénonce une recrudescence des actes de brutalité policière qui seraient en lien avec des dispositions prises par le ministère de la justice, dans un document transmis aux medias le 4 août 2015.
Cette « recrudescence alarmante » se traduit par des « bastonnades violentes entrainant la mort et des cas d’exécutions sommaires », dénonce le Rnndh.
Deux cas sont particulièrement mis en avant, ceux de Rigal Toussaint et Wilson Rock.
Rigal Toussaint, arrêté le 28 juin et emmené au commissariat de Bon repos, dans la périphérie de la capitale, est décédé « dans des circonstances obscures ».
Quant à Wilson Rock, il a été sévèrement battu par des agents du corps des pompiers le 28 juillet. Une vidéo filmée par un témoin démontre la violence du traitement subi par le jeune homme souffrant de troubles mentaux selon ses proches.
Les sapeurs pompiers l’ont non seulement battu et attaché mais lui ont aussi mis une corde autour du cou pour le transporter. Un individu connu sous le nom d’Emile, se présentant comme un policier, est impliqué dans ces violences, selon le Rnddh.
Pour le Rnddh, il s’agit de « cas de traitements cruels, inhumains et dégradants » qui « prouvent le peu de considération qu’ont les agents de la Pnh pour le droit à l’intégrité physique et le droit à la vie des personnes en général et des personnes en situation de vulnérabilité en particulier ».
Le réseau met la recrudescence de ces cas de bastonnades et d’exécutions sommaires en lien avec la circulaire prise par le Ministre de la justice et de la sécurité publique, Me Jean Renel Sanon du 21 octobre 2013.
Cette circulaire subordonne la comparution par devant les autorités judiciaires et la contrainte par corps des agents de la Pnh à l’autorisation expresse du ministre. Bien que ce dernier se soit engagé, devant les députés le 30 janvier, à rappeler cette circulaire, il ne l’a toujours pas fait, rappelle le Rndhh.
Le réseau appelle à une enquête autour des cas de Wilson Rock et Rigal Toussaint, de même que sur l’individu dénommé Emile. Il demande à l’inspection générale de la police nationale d’intervenir rapidement pour que les agents impliqués dans ces actes soient traduits devant la justice.
L’inspection générale doit aussi s’occuper des dossiers dont elle a été saisie et ne pas encourager la réintégration des agents qui sont sous le coup de mesures administratives. [kft gp apr 6/08/2014 09:00]