P-au-P, 07 août 2014 [AlterPresse] --- L’administration politique de Joseph Michel Martelly a tenu son 6e carnaval, depuis 2012, dans le pays, alors que les amendements à la loi électorale sont toujours coincés au sénat de la république, observe l’agence en ligne AlterPresse.
La probabilité de réalisation des élections législatives et des collectivités prévues pour le 26 octobre 2014 semble être très faible.
Une psychose de peur, qui s’exprime surtout sur les réseaux sociaux, se développe dans l’opinion quant à une probabilité d’arrivée du virus Ebola sur le territoire haïtien, où prédomine un système de santé très vulnérable.
Les précisions du ministère de la santé semblent ne pas trop rassurer.
Des fleurs, des décibels, des déhanchements, la mémoire on s’en fiche
Les dimanche 27, lundi 28 et mardi 29 juillet 2014, la tenue d’un troisième carnaval des fleurs s’est ajoutée au palmarès de l’ancien chanteur grivois Joseph Michel Martelly, proclamé président de la république haïtienne en 2011.
Trois jours durant, 12 groupes, 3 chars allégoriques, 9 reines ont créé une ambiance dionysiaque pour des milliers de fêtards.
Et, comme d’habitude, cette fête populaire a laisse un bilan de victimes : au moins 2 morts et plus de 700 blessés.
La violence de policiers nationaux, sur la foule de fêtards, est de nouveau dénoncée.
Des voix respectées de la population se sont élevées, en vain, cette année encore (après 2013), pour inviter le gouvernement à ne pas faire coïncider ces festivités avec le 99e anniversaire du débarquement des militaires américains sur le sol national.
Paradoxalement, un groupe a eu même l’indécence d’arborer un drapeau américain, sur son char, le premier jour du défilé, le 27 juillet 2014.
•Parlement
Les amendements à la loi électorale dans l’impasse au sénat
Les amendements à la loi électorale 2013 se sont butés, une nouvelle fois, au groupe des 6 sénateurs exigeant l’application de l’article 289 de la Constitution dans la mise sur pied du conseil électoral provisoire.
La séance du 1er août 2014 n’a tout simplement pas eu lieu. Les 6 n’ont pas apporté le quorum, à l’exception de l’élu du Nord, Jean-Charles Moïse.
Le vice-président du sénat, Andris Riché, a, lui-même, qualifié ses collègues absents de « poltrons », incapables d’assumer leur fonction.
Le premier ministre Laurent Salvador Lamothe, par le biais de son porte-parole Michel Brunache, traite les 6 parlementaires de « Kamikazes ».
Le président du sénat français visite Haïti
Jean-Pierre Bel, sénateur socialiste, président du sénat français, a séjourné en Haïti du 29 juillet au 2 août 2014.
Rencontres avec le président de la république qu’il qualifie d’ « événement », visites au sénat de la république, de chantiers - dont celui de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (Hueh), financé en partie par son pays - ont ponctué la visite de l’officiel français en terre haïtienne.
Cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens haitiano-français et du rapprochement des deux parlements à travers le groupe Caraïbes-France.
Le parlementaire a évoqué la responsabilité de la France dans le processus de développement d’Haïti et le maintien de l’influence de l’hexagone dans ce seul Etat francophone dans les Caraïbes, la veille de son départ du sol dessalinien.
Enfin une commission sur les revendications du député gréviste de la faim
Après une visite au député gréviste de la faim, Arnel Bélizaire, du président du sénat, Dieusseul Simon Desras et du président de la chambre des députés Jacques Stevenson Timoléon, une commission bicamérale ad hoc a été formée pour « implorer » l’élu de Delmas/Tabarre de lever la grève et « d’explorer des pistes de solution et de satisfaction ».
Cette visite a eu lieu le 1er août 2014.
Les sénateurs Andris Riché, Fritz Carlos Lebon et les députés Guerda Benjamin, Patrick Joseph et Kenston Jean-Baptiste constituent la commission.
Par cette action, entamée depuis le 21 juillet 2014, Bélizaire entend obtenir la démission du président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), la libération des prisonniers politiques et la transparence dans la gestion du fonds d’appui au parlement financé par l’agence américaine pour le développement international (Usaid).
•Santé
La fièvre Ebola : la nouvelle peur des Haïtiens
Face à l’anxiété et la psychose de peur de la population, relatives à une possible arrivée du virus Ebola en Haïti, le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) réagit, dans un communiqué, pour inviter la population à garder le calme, pendant qu’il fait son devoir de surveillance épidémiologique.
Le Mspp invite les ressortissantes et ressortissants haïtiens et étrangers, vivant en Haïti, à éviter de voyager dans des pays qui connaissent actuellement une flambée d’Ebola, notamment sur le continent africain.
Les partenaires internationaux sont priés de réduire toute rotation de leurs membres de tous ordres en provenance du Libéria, de la Guinée, de la Sierra Leone et du Nigéria.
Condamnation de Macéus Pierre-Paul, assassin de l’étudiant Damael D’Haïti
le 1er août 2014, dans le cadre des assises criminelles avec assistance de jury, le policier Macéus Pierre-Paul a été condamné à 9 ans de prison et à un million de gourdes de dommages et intérêts (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui). Il est reconnu coupable d’avoir assassiné par balles, en novembre 2012, un étudiant de la faculté de droit et des sciences économiques (Fdse), Damael D’Haïti, lors d’une fête d’intégration.
Le criminel bénéficie de la Loi Lespinasse. En ce sens, il devra encore purger 7 ans et environ 4 mois en détention, étant donné qu’il est incarcéré depuis novembre 2012. [efd kft rc apr 07/08/2014 12:25]