P-au-P., 2 mai. 02 [AlterPresse] --- Le Chef de l’Etat haïtien Jean-Bertrand Aristide figure désormais parmi les 38 prédateurs de la liberté de la presse a travers le monde. L’organisation internationale de défense des journalistes Reporters Sans Frontières (RSF) a donc concrétisé les prévisions faites lors du passage en Haïti à la fin de l’année dernière de son Secrétaire Général Robert Ménard.
Aristide est un nouveau venu dans cette liste réactualisée chaque année. A l’occasion de cette journée internationale de la liberté de la presse ce 3 mai, RSF invite le public parisien de passage a la gare St Lazare, a faire connaissance, du 1er au 11 mai, avec "les ennemis de la liberté de la presse.
Dans la documentation, consultée par AlterPresse, on voit une photo d’Aristide le droit sur la bouche, l’air pensif. La photo du Chef de l’Etat haïtien est placée près de celles de Meles Zenawi de l’Ethiopie, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée Equatoriale et de Saddam Hussein de l’Irak.
RSF rappelle que 2 journalistes ont été assassinés en Haiti durant les deux dernières années et une quinzaine d’autres ont du fuir pour protéger leur vie. Depuis l’assassinat de Jean Dominique, en avril 2000, "l’impunité est au cœur de la stratégie des autorités pour museler la presse", indique RSF. Dans cette affaire, poursuit l’organisation "toutes les institutions de l’Etat font obstacle a l’enquête". Fort de cette impunité les sympathisants de Fanmi Lavalas "multiplient les agressions contre les professionnels de l’information, jugés trop critiques".
Reprenant les affirmations de "nombreux observateurs", RSF déclare qu’"au mieux le Président protège les assassins, au pire, il est lui-même impliqué dans le crime". A ceux qui l’accusent de protéger l’impunité, Aristide déclare, selon RSF, "Je fais un choix pour protéger la démocratie".
D’autre part, l’Institut Géographique National français a réalisé une carte du monde de 200 mètres carrés sur laquelle sont épinglés les visages des 38 prédateurs de la liberté de la presse. Le public est invité à se promener sur la carte et faire connaissance avec "les dictateurs qui musellent la presse dans leur pays".
Le second nouveau venu dans la liste des prédateurs de la liberté de la presse est le Président de l’Arabie saoudite, Abdallah Ibn Al-Seoud. En Arabie Saoudite, indique RSF, la censure est généralisée, aucune critique n’est tolérée à l’égard de l’Etat, de la famille royale, des dirigeants de pays amis ou de la hiérarchie religieuse.[vs/gp apr 02/05/02 13:05]