P-au-P, 25 juil. 2014 [AlterPresse] --- Une commission doit prendre ce 25 juillet les commandes de l’Hôpital Notre Dame de Petit-Goâve, paralysé par une crise depuis deux mois, selon l’annonce du ministère de la santé publique et de la population (Mspp) dans une lettre ouverte adressée à la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh).
Cette commission aura à rétablir un « fonctionnement normal » au sein de l’hôpital ainsi que la « sérénité indispensable à l’accomplissement de sa mission », précise le Mspp dans sa lettre transmise aux médias le 24 juillet.
La crise à l’Hôpital Notre Dame de Petit-Goâve est causée par une grève supportée par 80 « employés à gage », qui réclament entre 18 et 20 mois d’arriérés de salaire.
Cette situation a déjà fait des milliers de victimes collatérales parmi les patientes et patients, par faute de soins, déplore la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) dans une lettre ouverte au Mspp le 18 juillet.
Dans sa réponse le Mspp affirme qu’il n’est pas resté les bras croisés depuis le début de la crise. Des rencontres avec les grévistes et les responsables de la santé au niveau départemental ont eu lieu, selon ce que rapporte la lettre portant le nom de la ministre Florence Duperval Guillaume.
Pour le Mspp, la crise à l’Hôpital Notre Dame de Petit-Goâve est liée à une « politisation de la santé » en Haïti.
« La grève à l’Hôpital Notre Dame de Petit Goâve est le résultat tangible de la politisation de la Santé dans notre pays et c’est cette politisation qui nous a conduit à l’agent causal que constitue la catégorie des employés à gage. Cette catégorie n’existe nulle part dans les documents de référence de la fonction publique et encore moins du Ministère de la Santé », souligne le Mspp.
La catégorie d’employé « à gage » apparait quand il y a un accord interne entre l’administration de l’hôpital et les personnes recrutées. Elle relève d’une « réalité volatile », aussi est-il difficile de vérifier si ces employés ont bel et bien des arriérés de salaire, signale-t-il.
De plus, l’hôpital a été identifié comme une « institution corrompue » par les élus locaux, ajoute le ministère.
« Cette assertion a même valu une décision publique… de faire intervenir l’Unité de Lutte Contre la Corruption et la Justice de notre pays. Il ne serait aussi pas superflu de mentionner que 31 professionnels de santé ont été nommés à cette institution depuis notre arrivée au Ministère de la Santé. Toute la turbulence a débuté à partir de la première action de l’ULCC qui d’ailleurs continue son investigation », explique encore la ministre Guillaume.
La situation dans cet hôpital des Nippes n’est pas sans rappeler le fonctionnement de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti souvent paralysé par des grèves. [kft gp apr 25/07/2014 12 :45]