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Haïti-Gang : Le chef de gang « Ti Kenkenn » assassiné par ses lieutenants en rébellion

P-au-P, 25 juillet 2014 [AlterPresse] --- Deux acolytes de Mackenzy François Alias « Ti Kenkenn », présumé chef de gang très puissant opérant dans le quartier de Martissant, ont mis fin dans la matinée du 24 juillet aux jours de leur chef, un jour après la faste célébration de son 29ème anniversaire.

Dans une entrevue exclusive diffusée sur la station privée Radio Kiskeya, l’un des assassins de François affirme que « les jeunes du quartier de Grand Ravine ont eu marre qu’il [Ti kenkenn] couche nos femmes, nous maltraite et détienne toujours les plus grosses parts des butins issus de nos braquages ou d’autres coups ».

Ce gang est cité dans l’assassinat du policier Walky Calixte pour lequel les députés Nzounaya Belange (3ème circonscription de Port-au-Prince) et Rodriguez Séjour (1ère circonscription de Port-au-Prince), proches du pouvoir, ont été inculpés par une ordonnance d’un juge d’instruction.

Les deux « jeunes » qui ont tué François, peu avant 8 heures du matin, ont exhumé le corps, le temps de prouver au journaliste que c’est bien leur chef qu’ils ont enfoui sur une petite colline de son quartier général.

Le présumé chef de gang semble n’avoir pas été très généreux avec ses subalternes.

« Des fois il dépense 100 à 150 gourdes pour la nourriture de son chien alors que nous crevons de faim pour 25 gourdes », affirme l’un des assassins qui souligne que la dernière invective en date de « Ti Kenkenn » est : s’ils rentrent « sans argent après un déploiement », ils seront tués.

Le jeune bandit qui se dit « repenti » justifie le meurtre de son « général » par une volonté de pacifier la zone, de mettre un terme aux conflits meurtriers inter-gangs, de permettre aux Organisations non-gouvernementales d’ « apporter le développement dans la zone » et favoriser l’atterrissage des secteurs politiques dans la 3ème circonscription électorale de Port-au-Prince.

L’ancien député de Petion-Ville, Alix Fils-Aimé a, quelques semaines auparavant, a analysé les affrontements entre gangs rivaux, à l’approche des probables élections à la fin de 2014, comme l’ouverture du marché électoral. Les gangs sont en train de marquer leur territoire, a-t-il avancé. [apr 25/07/2014 00:10]