P-au-P, 16 juil. 2014 [AlterPresse] --- Le Conseil national des télécommunications (Conatel) annonce avoir demandé à la compagnie de téléphonie mobile Unigestion Holding S.A (Digicel) de rétablir « sans délai » les services et applications internet suspendus, dans un communiqué le 15 juillet 2014.
La Digicel a rendu publique sa décision de bloquer les applications Voice over IP (viber,Nimbuzz et tango) sur son réseau depuis le 17 juin.
Dans son communiqué sorti près d’un mois plus tard, le Conatel dit comprendre la nécessité pour les opérateurs de protéger leurs investissements et prévenir les fraudes.
Le Conatel rappelle en même temps que son organe exécutif est le seul autorisé légalement à décider de suspendre ou supprimer des services et applications Internet.
Le blocage de certaines applications Internet a suscité beaucoup de réactions dont celle de l’association haïtienne pour le développement des technologies de l’information et de la communication (Ahtic), qui s’est dit en quête d’une solution à ce nouveau problème.
D’un autre côté, deux citoyens, utilisateurs du réseau de la Digicel, ont pris la décision de lancer un mouvement de contestations, impliquant la distribution de tracts, une pétition visant 2 mille signatures pour être déposé au parlement.
Un dossier, contenant un argumentaire de la situation, a été acheminé à la direction générale de la Unigestion Holding S.A (Digicel) et au Conseil National des télécommunications (Conatel, organisme régulateur), fait savoir Ralphson Pierre, l’un des initiateurs du mouvement.
Dans ce document, est inséré un communiqué antérieur (décembre 2013) du Conatel contredisant la nouvelle mesure de la compagnie.
« Les appels, ciblés par le Conatel dans le cadre de la lutte contre la fraude téléphonique, n’ont rien à voir avec les appels faits à travers les canaux, tels que VoIP (…) Le Conatel n’a nullement l’intention de bloquer ces types d’appels », lit-on dans le communiqué du Conatel daté du 20 décembre 2013.
Selon ce qu’avait indiqué le directeur général de la Digicel, Maarten Boute, cette décision fait suite au constat d’un non retour sur des investissements importants, dans le réseau data au niveau des Caraïbes.
Au cours de ses entretiens avec les médias, Boute a évoqué différents types de mesures, utilisées dans d’autres pays pour permettre aux compagnies de téléphonie de rentrer de l’argent.
Maarten Boute estime à 6 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), la somme que perdrait la Digicel en laissant un libre accès à ces applications, permettant de communiquer gratuitement au moyen d’Internet. [kft/srh gp apr 16/07/2014 11 :00]