P-au-P, 16 juil. 2014 [AlterPresse] --- L’administratrice adjointe du programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), Maria Eugenia Casar est en Haïti depuis le 14 juillet 2014 et visite des projets qu’exécute ou que coordonne l’organisme onusien.
En compagnie de Peter de Clercq, représentant résident du Pnud en Haïti, Sophie de Caen, directrice principale du Pnud en Haïti, ce 15 juillet 2014, Maria Eugenia Casar « profite pour voir Haïti de ses propres yeux ».
Le projet 16/6 entre étonnement et satisfaction
Arrivée au quartier de Nérette à Pétion Ville (périphérie est) où quelques maisons sont reconstruites par le projet 16/6 dans lequel le Pnud est partenaire du gouvernement haïtien, Casar se dit « étonnée de la participation très active de la communauté dans la réalisation des projets ».
« C’est un plus », concède la haute responsable du Pnud, originaire du Mexique qui, de surcroît estime que les fonds alloués au projet 16/6 ont été bien utilisés.
Comment le sait-elle ? Un audit a-t-il déjà été diligenté de manière concomitante au projet ? Casar est plutôt confiante.
« Ce sont des projets comme cela qu’il faut faire » poursuit-elle, sourire aux lèvres.
Quelques maisons modélisées construites, une passerelle reliant les quartiers Nerette et Morne Hercule, des lampadaires installés, des activités génératrices de revenus sont ce qui tombe sous les yeux lors de la visite de Casar.
Allant du 21 septembre 2011 au 31 décembre 2014, 16/6 a couté 78 930 791 dollars étasuniens. A date un peu plus de 28 millions sont dépensés des 30 millions déjà reçus.
Un mot des responsables du projet 16/6, les journalistes ne l’auront pas. Clément Bélizaire, directeur du projet esquive la presse.
Des bénéficiaires ont eux dit leur mot. Ils estiment être exclus dans certaines décisions concernant la construction des maisons et se disent « peu satisfaits ».
Des détritus, des eaux boueuses qui exhalent des odeurs nauséabondes près des passerelles sont encore là. Des jeunes, d’un air frustré, avancent que « si on nous avait écouté, on n’aurait pas ces détritus et ces senteurs à proximité de si jolis travaux ».
Développement des fournisseurs et environnement
La visite aux Industries haïtiennes de Plastiques (Inahp SA) se spécialisant dans le recyclage semble avoir eu un grand effet sur Casar qui toute émue félicite le propriétaire, Aguener Saint Juste pour « la valeur tant économique que sociale » de son industrie.
A travers son programme de développement des fournisseurs (Pdf) mis en place en collaboration avec le ministère du commerce et de l’industrie (Mci) et la chambre de commerce et d’industrie, le Pnud vise « à contribuer à l’accroissement de la productivité et à la création d’emplois décents dans les Mpme (micros, petites et moyennes entreprises) ».
Saint Juste estime que son business se porte mieux depuis qu’il est soutenu par le Pnud qui intervient dans la chaine de valeur où l’Inahp SA est l’entreprise leader à côté d’autres entreprises fournisseuses dont celle Mercier Hegel, recycleur employant 7 personnes.
Produisant passoire, corbeille, panier, cuvette en plastique, l’entreprise compte 126 employés dont une trentaine de femmes avec un salaire de base de 400 gourdes pour 12 heures de travail, selon le propriétaire.
« Ici nous gagnons 250 gourdes par jour. On rentre à 7 heures et on sort à 18 heures » nous a pourtant dit un groupe d’employés rencontrés en plein broyage de plastique.
Les ramasseurs d’objets en plastique – plutôt dans l’informel - gagnent 4 gourdes par livre de plastique.
De 2009 à 2014, cette industrie est passé d’une à 23 machines et reçoit entre 1200 et 1500 tonnes de plastique en polyéthylène ou en polyproylène. Ce qui n’est pas sans importance vue les tonnes de plastiques qui envahissent les rues et dessous des ponts dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.
Transformer des déchets en plastique est intéressant certes, tenir compte de la sécurité, de la santé et du traitement salarial des ressources humaines travaillant dans la chaine de valeur est fondamental. [efd kft gp apr 16/07/2014 9 :45]
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