P-au-P, 15 juil. 2014 [AlterPresse] --- Révoltés, bien de citoyennes et de citoyens entreprennent des initiatives dissuasives, pour protester contre le blocage des applications Voice over IP (VoIP), Viber, Nimbuzz et Tango, entre autres, mis en oeuvre, sur son réseau, par la compagnie de téléphonie mobile Unigestion Holding S.A (Digicel), selon les informations obtenues par AlterPresse.
Parmi les institutions, contestant cette nouvelle disposition de la Digicel (annoncée le 20 juin 2014), l’association haïtienne pour le développement des technologies de l’information et de la communication (Ahtic), qui se dit en quête d’une solution à ce nouveau problème.
D’un autre côté, deux citoyens, utilisateurs du réseau de la Digicel, ont pris la décision de lancer un mouvement de contestations.
L’une des premières initiatives de ces citoyens, c’est le « tractage ».
Ils prévoient de camper, du dimanche 13 au samedi 19 juillet 2014, devant le siège social de l’institution, à Port-au-Prince, pour distribuer des documents aux clientes et clients de la compagnie transnationale privée.
L’opération « tractage » vise à fournir beaucoup d’informations à la « consommatrice haïtienne » et au « consommateur haïtien », qui ne connaissent pas toujours « leur droit aux services », estime le consultant en éducation et défenseur des logiciels libres, Ralphson Pierre, utilisateur du réseau de la Digicel.
Rien n’est encore dit sur l’éventualité de l’extension du mouvement de protestation contre la Digicel, au-delà des dates de « tractage » mentionnées.
Ces citoyens ont préparé une pétition, qui a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures. Ils attendent d’arriver à 2,000 signatures pour l’acheminer au parlement haïtien.
Pour l’instant, la mobilisation pour la cueillette de signatures dans la pétition est maintenue sur les réseaux sociaux.
Un dossier, contenant un argumentaire de la situation, a été acheminé à la direction générale de la Unigestion Holding S.A (Digicel) et au Conseil National des télécommunications (Conatel, organisme régulateur), fait savoir Ralphson Pierre.
Dans ce document, est inséré un communiqué antérieur (décembre 2013) du Conatel contredisant la nouvelle mesure de la compagnie.
« Les appels, ciblés par le Conatel dans le cadre de la lutte contre la fraude téléphonique, n’ont rien à voir avec les appels faits à travers les canaux, tels que VoIP (…) Le Conatel n’a nullement l’intention de bloquer ces types d’appels », lit-on dans le communiqué du Conatel daté du 20 décembre 2013.
Dans les médias, le directeur général de la Digicel, Maarten Boute, explique que cette décision fait suite au constat d’un non retour sur des investissements importants, dans le réseau data au niveau des Caraïbes.
Au cours de ses entretiens avec les médias, Boute a évoqué différents types de mesures, utilisées dans d’autres pays pour permettre aux compagnies de téléphonie de rentrer de l’argent.
Maarten Boute estime à 6 millions de dollars américains (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), la somme que perdrait la Digicel en laissant un libre accès à ces applications, permettant de communiquer gratuitement au moyen de l’Internet. [srh kft rc apr 15/07/2014 14:15]