P-au-P, 15 juil. 2014 [AlterPresse] --- Le Ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce) et le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) ont organisé, le week-end écoulé, un atelier de sensibilisation et de plaidoyer autour du thème « Investir dans les jeunes », à l’occasion de la journée mondiale de la population, apprend AlterPresse.
Cette journée mondiale de la population (le 11 juillet) est célébrée chaque année, à la fois au niveau global, au niveau régional et au niveau national.
Il y a dans le monde 1,8 milliards de personnes âgées de 10 à 24 ans, soit un quart de la population mondiale.
Ce panorama reflète celui d’Haïti, dont le poids des 10-24 ans dans la population totale est de 20.3%.
Le choix d’investir dans les jeunes, entre dans le cadre d’une activité de campagne.
En 2013, les Nations Unies avaient mis l’emphase sur la prévention des grossesses précoces.
En cette année 2014, l’accent est mis sur les adolescentes et les adolescents, à travers un atelier d’information, de sensibilisation et de plaidoyer pour l’action en faveur des jeunes.
Le Ministre de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Nesmy Mangat, a voulu saluer l’intérêt et les progrès réalisés par certains organismes, dont l’Institut haïtien de statistiques et d’informatique (Ihsi), avec l’appui de Unfpa, pour avoir mis à disposition des décideurs des données, sans lesquelles il serait pratiquement impossible d’avoir véritablement une politique adéquate, pertinente, opportune, orientée vers la jeunesse.
Sans ces données, indique-t-il, « comme pays, Haïti risque de ne pas profiter de ce qui est aujourd’hui, un bonus démographique. On risque de le transformer en bombe démographique, si l’on ne prend pas le temps, si l’on ne fait pas les investissements qu’il faut pour adresser de manière urgente les besoins et les défis, les rêves des jeunes, pour adresser l’importante question de la prise en charge des jeunes dans une perspective de développement durable ».
Le ministre Nesmy Manigat dit constater « une situation encourageante, sans être excellente. Grâce à beaucoup d’efforts récents, et principalement au programme de scolarisation gratuite, on a eu une augmentation, à 88%, du taux net de la scolarisation dans les deux premiers cycles du fondamental. Ce qui n’est pas rien. On sort de loin ».
Mais l’objectif, à atteindre en 2015, était la scolarisation universelle.
Selon le rapport de L’Emmus V, le taux net de la scolarisation au niveau du secondaire est de 25%.
« Ce qui est inadmissible », a renchéri le Ministre Nesmy Manigat, qui prévient que plus de 60% des jeunes de 15 à 19 ans et 50 % des 20-24 ans sont au chômage.
Le ministre Manigat affirme que le Menfp est plongé dans une profonde réflexion sur la façon de réorganiser les apprentissages.
Une stratégie complète de réduction de la pauvreté devait inclure une action de grande envergure en faveur de la jeunesse, pour rompre le cycle inter générationnel de la pauvreté et faciliter le développement durable, a souligné, pour sa part, le professeur Jacques Hendry Rousseau.
Le représentant adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), Cheik Fall, est persuadé que des fonds - choisis avec soin et ciblant les sous-groupes, socialement les plus vulnérables, parmi les jeunes - auront un effet multiplicateur.
Les programmes, destinés aux jeunes, peuvent avoir différents effets bénéfiques pour la réduction de la pauvreté, ajoute-t-il.
A l’approche des deux échéances - l’échéance de 2014 pour la Conférence internationale des Nations Unies sur la population et le développement (Cipd), et l’échéance de 2015 pour les Objectifs du millénaire pour le développement (Omd) -, il reste beaucoup à faire. [jep apr 15/07/2014 10:30]
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