P-au-P, 11 juil 2014 [AlterPresse] --- La rencontre entre les autorités haïtiennes et dominicaines, le jeudi 10 juillet à San Pedro de Marcoris (70 km de Santo Domingo), a surtout permis d’arrêter des décisions économiques et de survoler les éventuelles avancées faites autour des problèmes migratoires, apprend AlterPresse.
Cette rencontre entre dans le cadre du dialogue lancé depuis le début de l’année entre Port-au-Prince et Santo Domingo. Le dialogue était paralysé depuis février, date de la dernière réunion.
Au terme des échanges du 10 juillet, les deux États ont convenu que chacun de son côté œuvre pour « faciliter sur son territoire l’importation de biens et des services sans mesures discriminatoires », lit-on dans un document communiqué par le bureau de la primature haïtienne.
Une première disposition visiblement profitable aux Dominicains dont les œufs, les légumes, les fruits et les médicaments occupent depuis longtemps le marché local sans vraiment affronter de la discrimination.
Le seul produit ayant fait l’objet d’un rejet est le salami (après des découvertes de traces de matières fécales dans ce produit) mais la décision n’aura pas fait long feu.
L’institution de mécanismes de consultation et de suivi afin de lever les obstacles aux échanges commerciaux, le partage des informations afin de promouvoir la connaissance des régimes nationaux de commerce, incluant le cadre légal, forment d’autres points de cette entente.
Le partage des procédures d’importation et les normes relatives au commerce et aux opportunités d’investissement, en est un autre volet.
Il est aussi question de la mise sur pied d’un mécanisme adéquat de notification pour communiquer toute nouvelle mesure, norme ou disposition relative au commerce entre les deux pays.
Quant aux questions migratoires, elles ont été « soulevées », souligne le document.
La délégation haïtienne conduite par Laurent Lamothe a évoqué le programme d’identification et de documentation des ressortissants haïtiens en République dominicaines.
La Répubique Dominicaine a de son côté mentionné le plan national de régularisation et la loi du 23 mai 2014 visant à pallier les effets de l’arrêt 168-13 de la cour constitutionnelle dominicaine.
Le Plan de régularisation mis en œuvre en République dominicaine oblige des milliers de migrants haïtiens à s’empresser de retourner en Haiti pour avoir des papiers légaux essentiels à leur enregistrement.
Une démarche qui a déjà coûté la vie à un citoyen haïtien.
Quoique ce plan a fait l’objet de discussions parmi des autorités haïtiennes, leurs préoccupations n’ont vraisemblablement pas été partagées avec leurs homologues dominicains.
Des organisations et personnalités de la société civile continuent d’appeler les dirigeants haïtiens à établir un plan clair pour gérer la question de dénationalisation introduite par l’arrêt de la cour constitutionnelle dominicaine en date du 23 septembre 2013.
Par ailleurs, les deux délégations ont aussi discuté le 10 juillet de la nécessité d’un traité d’extradition en cas de poursuite de fugitif.
Les membres des secteurs privés des deux pays plaident en faveur de l’option de mécanismes d’harmonisation tarifaire.
La délégation haïtienne a été entre autres composée du premier ministre Laurent Lamothe, du ministre du Commerce Wilson Laleau , du tourisme Stéphanie Villedrouin et de celui de l’Intérieur Reginald Delva. [srh kft gp apr 11/07/2014 15 :45]