P-au-P, 9 juil. 2014 [AlterPresse] --- Il y a des progrès dans le redressement du pays, mais il reste beaucoup de défis à relever, indique, en conférence de presse, la directrice générale et directrice des opérations de la Banque mondiale (Bm), Sri Mulyani Indrawati, au terme d’une mission de trois jours en Haïti du 7 au mercredi 9 juillet 2014.
Indrawati, la personnalité numéro deux de la Banque mondiale, inscrit cette visite dans la perspective de venir voir, de par elle-même, les progrès réalisés sur le terrain, mais également de continuer le dialogue avec les dirigeants d’Haïti.
« J’ai pu voir, de par moi-même, le résultat d’énormes efforts consentis, non seulement pour la reconstruction, mais aussi pour l’amélioration des conditions générales de vie de la population. J’ai pu voir des progrès réalisés à Delmas 32, sur le site que je m’étais rendue, il y a quatre ans. Mais, je m’étais rendue en dehors de Port-au-Prince, particulièrement dans la ville des Cayes. On a vu d’énormes projets qui vont être réalisés et qui vont améliorer les conditions de vie de la population », souligne Indrawati.
Alors que persistent les inégalités, de nouveaux chiffres évoquent une possible baisse de la pauvreté extrême dans les zones urbaines et à Port-au-Prince.
Mais 2,5 millions d’Haïtiennes et d’Haïtiens vivant avec deux dollars américains par jour (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), courent le risque de retomber dans la pauvreté, signale la Banque mondiale.
Entre 2000 et 2012, la pauvreté extrême a diminué de 31 à 24 %, selon des enquêtes, réalisées sur la vie des ménages, durant l’année 2012, par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (Onpes) avec l’appui de la Banque mondiale.
Pour les prochaines années, la Banque mondiale envisage une contribution d’environ 150 millions de dollars américains à Haïti. [1]
Des efforts qui devraient être concentrés, en particulier, sur l’aide et l’assainissement des finances publiques.
Les fonds, envisagés pour Haïti, seront alloués à des programmes de développement des infrastructures, en particulier l’énergie, l’eau potable et l’assainissement, dans le cadre de la réduction et l’élimination éventuelle du choléra en Haïti.
Sri Mulyani Indrawati insiste particulièrement sur la nécessité d’avoir un budget équilibré.
« Car, sans budget équilibré, on ne peut pas avoir le développement. Pour qu’un pays ait un budget équilibré, il faut que le pays, quel qu’il soit, puisse générer des revenus, à partir des taxes, des redevances douanières et des différents impôts. L’Etat haïtien devra, à tout prix, améliorer l’assiette fiscale ».
En fin de matinée du mercredi 9 juillet 2014, la directrice générale de la Banque mondiale, Sri Mulyani Indrawati, a signé 4 accords, relatifs aux projets - récemment approuvés par la Bm - pour un total d’un peu plus de 120 millions de dollars.
6 millions de dollars iront en terme de financement additionnel du Projet de développement communautaire participatif en milieu urbain (Prodepur).
50 millions de dollars sont prévus au Projet d’appui à la préservation du Patrimoine culturel touristique dans le Nord d’Haïti, 50 millions pour le Projet de développement régional de la boucle Centre - Artibonite (P133352) et 14,75 millions pour le financement additionnel à la phase II du Programme d’éducation pour toutes et tous (Ept). [jep kft rc apr 09/07/2014 16:00]
[1] Actuellement, la banque décaisse à hauteur de 20% de ce montant par année, annonce Sri Mulyani Indrawati.