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Haïti-Examens Bac I : L’Unnoh relève des cas d’irrégularités dans le processus

P-au-P, 04 juillet 2014 [AlterPresse] --- Le syndicat d’enseignantes et d’enseignants, Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh) dit constater de nombreux cas d’irrégularités dans le cadre du processus d’organisation (du lundi 30 juin au jeudi 3 juillet 2014) des examens du baccalauréat 1re partie dans le pays.

Trafic des examens, utilisation de téléphones portables en salle d’examens, problèmes dans le fond et la forme des textes, emprise de leaders politiques sur le processus sont, entre autres, un ensemble d’anomalies relevées par l’Unnoh, en conférence de presse le jeudi 3 juillet 2014.

Au niveau national, l’Unnoh afiirme avoir constaté le non respect du communiqué de presse du ministère haïtien de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) voulant que seules les personnes en rapport avec le système éducatif participent au déroulement des examens.

« Cette consigne n’est pas respectée dans tous les départements », fait savoir Ebens Cadet, coordonnateur communal de Port-au-Prince au sein de l’Unnoh, citant, en exemples, les départements des Nippes (une partie du Sud-Ouest) et de l’Artibonite, où des directeurs départementaux ont été sous l’emprise de dirigeants politiques.

A Port-au-Prince, particulièrement, des irrégularités - liées à des centres d’examens inappropriés - ont été également répertoriés par la coordination communale de l’Unnoh.

Au centre d’examens, dénommé Collège Mixte le Bon berger, situé à Delmas, comprenant une salle dans le noir, les bachelières et bacheliers ont utilisé des lampes (torches) pour composer.

A Carrefour (municipalité au sud de la capitale), il pleuvait au cours des examens. De nombreuses feuilles d’examens ont été ainsi rendues inutilisables dans un centre incapable de tromper la moindre goutte de pluie, révèle Cadet.

L’Unnoh demande au Menfp d’agir contre les directeurs départementaux qui ne respectent pas les principes édictés.

A l’occasion des examens officiels de juin 2014, le Menfp a, encore une fois, insisté sur l’interdiction formelle, faite aux candidates et candidats, d’introduire les téléphones cellulaires dans les centres d’examens.

« Cette question de téléphone portable, l’Etat ne prend aucune mesure pour l’empêcher », dénonce l’Unnoh, invitant les responsables à mieux assumer leurs responsabilités.

L’utilisation de ces portables favoriserait le trafic des examens entre les personnes à l’intérieur et à l’extérieur des centres. Il y aurait même la marchandisation de certains examens.

La coordination communale de l’Unnoh demande au Menfp de diligenter d’urgence une enquête pour éclaircir ce point d’ombre au Collège St Alphonse de Ligori, ou règnerait une telle situation.

« Il y aurait un réseau qui vend les examens. L’élève donne 500.00 gourdes et on lui envoie l’examen sur son portable. Il y a des problèmes qui sont liés au fond et à la forme des examens », rapporte l’Unnoh.

En plein processus d’analyse des textes d’examens, une équipe de professeurs de l’organisation présentera prochainement les résultats de leurs observations.

L’Unnoh avait déjà alerté sur des irrégularités dans les textes d’examens de la 6e année fondamentale de juin 2014.

191,202 candidates et candidats ont subi les épreuves officielles du baccalauréat 1re partie (Rhéto), déroulées du lundi 30 juin au jeudi 3 juillet 2014.

Le département de l’Ouest a accueilli l’effectif le plus élevé avec 121,844 candidates et candidats. Viennent ensuite le Nord et l’Artibonite avec respectivement 18,280 et 13,165 candidates et candidats. Le contingent le plus faible vient des Nippes (une partie du Sud-Ouest) avec 2,738 candidates et candidats.

Les examens d’Etat ont démarré le 17 juin 2014 avec la 6e année fondamentale, .

Les épreuves du Bac I constituent la 4e série d’examens (après les épreuves de 6e et 9e années fondamentales, suivies des examens pour les écoles nationales d’institutrices et d’instituteurs / Eni).

Elles seront suivies de celles du Bac II (Terminale), prévus du lundi 7 au jeudi 10 juillet 2014.

Un montant de « 104 millions de gourdes d’économie » a été fait dans le cadre de l’organisation des examens, tandis que le nombre de candidates au baccalauréat est estimé à 52%, a indiqué, dans un point de presse sur les examens, le jeudi 3 juillet 2014, le ministre de l’éducation nationale, Nesmy Manigat. [mm kft rc apr 04/07/2014 14:15]