P-au-P, 04 juil. 2014 [AlterPresse] --- L’accès aux soins de santé demeure encore très faible et le droit à la santé loin d’être garanti en Haïti, soulignent des actrices et acteurs sociaux lors d’une conférence-débats organisée par la Commission santé du Cadre de liaison inter-ONG (Clio) à la Fondation Connaissance et liberté (Fokal), le mercredi 2 juillet 2014, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
L’accès de la population aux services (soins) de santé reste inégal en Haïti, critique la chargée de programme à la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa), Olga Benoit.
Cet accès aux soins est conditionné par la capacité des gens à les payer, regrette t-elle, plaidant pour une reconnaissance du caractère universel de la santé.
« La santé constitue un bien collectif ».
Les pas franchis en matière de santé ne sont pas significatifs, par rapport aux nombreux problèmes existants dans le système, déplore Benoit, encourageant la mise en place d’une politique de santé publique par les autorités concernées.
La mobilisation et la participation de la population sont les clés pour définir cette politique de santé publique, avance la Sofa.
Les femmes, les couches les plus vulnérables
« Les femmes font partie des catégories sociales qui ont moins d’accès à la santé. Elles sont très peu présentes dans le système de santé », dénonce la militante de la Sofa.
Cette situation participe de la culture patriarcale.
Il existe, entre autres, beaucoup de difficultés à adresser les questions des droits sexuels des femmes ainsi que leurs problèmes de santé spécifiques, relatifs à des maladies comme le cancer.
L’harcèlement moral et sexuel continue de nuire à la santé des femmes, condamne Benoît.
« Le droit à la santé est un droit humain », appliqué à tout le monde, exprime, pour sa part, la protectrice de la citoyenne et du citoyen, Florence Elie.
Les conventions, déclarations et chartes attestent d’une reconnaissance internationale et régionale du droit à la santé, rappelle Elie, citant, entre autres, plusieurs exemples comme la convention interaméricaine des droits humains.
L’office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) appelle l’Etat à assurer l’accès, notamment, à des services gratuits de soins médicaux primaires.
« La santé pour toutes et tous n’a rien à voir avec ce que nous faisons aujourd’hui », fustige Dr Junot Félix, jugeant « totalement aberrant de mettre sur pied un système de santé où l’Haïtienne et l’Haïtien paient ».
La santé constitue l’une des plus grandes valeurs socialistes, fait valoir Félix appelant chacune et chacun à respecter et à protéger « ce bien collectif ». [emb kft rc apr 04/07/2014 09:30]