Correspondance Ethzard Cassagnol
Fonds-Verrettes, 04 juil. 2014 [Alter presse] --- La rareté d’engrais, qui a provoqué une tension sur la route de Thiotte, continue d’inquiéter les agricultrices et agriculteurs à Fonds-Verrettes, selon les témoignages recueillis par AlterPresse
Dans la soirée du mercredi 2 juillet 2014, quelques camions d’engrais sont arrivés à la Forêt des pins.
Leur cargaison a été vendue comme du petit pain. Mais, environ 1,500 agricultrices et agriculteurs sont repartis avec leur argent.
Cet approvisionnement éclair d’engrais n’a même pas eu le temps d’atteindre les magasins.
Jusqu’ici, seules quelques organisations ont réussi à s’acheter une centaine de sacs d’engrais.
Eprouvés par une sécheresse, qui traîne depuis novembre 2013, les agricultrices et agriculteurs à Fonds-Verrettes ont vu disparaître une grande partie de leurs récoltes durant les 6 premiers mois de l’année 2014.
Leur espoir repose sur les fertilisants pour augmenter leur production et sauver ainsi la prochaine saison.
« Nous ne pourrons pas envoyer nos enfants à l’école, en septembre 2013, à cause de la perte énorme de nos produits. Si nous ne trouvons pas maintenant de l’engrais, nous n’aurons pas de rendement et aucun revenu », craint Edgard Joseph, habitant d’Oriani (localité de Fonds-Verrettes).
Début juin 2014, la rareté d’engrais a suscité une flambée de colère dans la zone.
Les agricultrices et agriculteurs ont, alors, installé des troncs de pins sur la route de Thiotte, paralysant ainsi les activités dans tout l’arrondissement de Belle Anse.
Ils ont abandonné le mouvement, à l’annonce de l’arrivée d’une cargaison d’engrais, pour ne pas faire souffrir les Madan Sara (commerçantes grossistes), dont les provisions de légumes commençaient à pourrir au fond des camions.
N’ayant pas reçu le chargement attendu d’engrais, les agricultrices et agriculteurs à Fonds-Verrettes ont repris leur mouvement de protestation, qui a duré du vendredi 27 au lundi 30 juin 2014.
« Nous avons déjà perdu nos plantations du mois de mars (2014). Si nous ne trouvons pas de l’engrais pour les nouvelles plantations, ce sera une nouvelle perte. Il faut que l’Etat envoie de l’engrais et fasse baisser le prix », réagit Élisé Paul, habitant d’Oriani.
En plus d’être difficile à trouver, les fertilisants sont chers.
Depuis le début de la semaine du 8 juin 2014, un sac d’engrais chimique, de 100 livres, coûte 1,750.00 gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), alors que l’Etat en avait fixé le prix à 900.00 gourdes.
A Fonds-Verrettes, sont surtout cultivés le chou pommé, la pomme de terre, les haricots (dont le pois de France), la carotte, la patate douce, les oignons, le poireau et la tomate.
Ces produits sont cultivés dans les zones froides, qui entourent la Forêt des pins, où l’on trouve les localités Oriani, Gros Cheval, Barassa, Boukan Chat et Savan Zonbi (une localité de Thiotte). [ec kft rc apr 04/06/2014 1:20]