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Haïti : Le Conseil de sécurité de l’ONU réclame le désarmement des groupes armés

P-au-P., 10 sept. 04 [AlterPresse] --- Le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé ce 10 septembre au gouvernement haïtien de transition de mettre en place un programme de désarmement et s’est prononcé en faveur d’un dialogue « sans exclusive » pour définir le cadre du retour de la paix en Haïti.

Les groupes armés irréguliers défient l’autorité de l’Etat et mettent en péril certains secteurs du pays, malgré « l’amélioration de la situation d’ensemble », a déclaré au nom des membres du Conseil, son Président, l’ambassadeur d’Espagne, Juan Antonio Yañes-Barnuevo.

Le Conseil de sécurité « condamne les tentatives faites par des groupes armés irréguliers pour exercer sans autorisation et illégalement des fonctions de maintien de l’ordre dans certaines villes haïtiennes » et souligne que le Gouvernement de transition doit exercer son contrôle et asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire », a ajouté l’ambassadeur Yañes-Barnuevo.

Cette déclaration a été effectuée après l’audition par le Conseil du Sous Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, Hédi Annabi, qui présentait le récent rapport du Secrétaire général, Kofi Annan, sur le déploiement de la Mission de stabilisation de l’ONU en Haïti (MINUSTAH) et sur la dégradation de la sécurité dans certaines régions du pays.

Selon les informations fournies par le porte-parole de l’ONU ce 10 septembre, Annabi a indiqué que le Gouvernement de transition avait été confronté à une aggravation de la situation au plan de la sécurité au cours des derniers jours, des éléments de l’ancienne armée haïtienne s’étant emparés de postes de police dans plusieurs régions.

Selon la déclaration du Conseil de sécurité, la MINUSTAH doit activement aider les organismes de sécurité du Gouvernement de transition à réprimer les activités de tous les groupes armés irréguliers, conformément au mandat qu’il lui a confié dans sa résolution 1542 (2004).

Tout en remerciant les pays qui participent à la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), il indique qu’il espère que ceux qui ont annoncé qu’ils fourniraient du personnel militaire et du personnel de police civile feront tout leur possible pour les déployer rapidement.

Dans son rapport, Kofi Annan explique par la lenteur du déploiement des troupes de la MINUSTAH le fait que des groupes armés aient pu prendre le contrôle de secteurs entiers du territoire haïtien. Le Secrétqire Général de l’ONU s’inquiète aussi des « cas d’administration discriminatoire de la justice ».

Le Conseil a demandé au gouvernement de transition d’achever sans tarder la mise en place des structures nécessaires et du cadre juridique requis pour la mise en œuvre d’un programme national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion. [gp apr 10/09/2004 17:40]