Correspondance Pénia Bonicet
Anse-à-Pitres, 04 juil. 2014 [AlterPresse] --- Le mouvement de grève des agricultrices et agriculteurs, en protestation contre la hausse du prix des engrais à Fonds-Verrettes, affecte grandement les fonctionnaires et les activités commerciales dans l’arrondissement de Belle-Anse (Sud-Est), observe l’agence en ligne AlterPresse.
La grève, qui a débuté le 23 mai 2014, continue encore, cette semaine, de paralyser la route principale conduisant à Thiotte, Anse-à-Pitres, Belle-Anse et Grand-Gosier.
« Je conduis sur la route depuis 14 ans. C’est cette activité qui me permet de nourrir ma famille. Le propriétaire du véhicule me paie par trajet. Ce matin [lundi 30 juin 2014], en arrivant ici, je n’ai pas pu poursuivre mon chemin. Ce trajet est gâché et je suis forcé de chômer », témoigne Jonas Jean-Baptiste, un chauffeur assurant le trajet Port-au-Prince / Anse-à-Pitres.
« Je ne peux pas passer tout le temps ici. Je ne sais pas quand les grévistes vont débloquer la route. Je rebrousse chemin, en attendant qu’ils trouvent une issue à cette situation », ajoute le chauffeur.
Des troncs de pins sont jetés sur la route, avec des affiches marquées « engrais ou la mort ».
Aucun véhicule ne peut traverser.
Cette situation est chaotique pour les fonctionnaires et les chauffeurs de transports publics, assurant le trajet entre Port-au-Prince et l’arrondissement de Belle-Anse.
« Je travaille à Anse-à-Pitres, mais je suis à la faculté de droit à Port-au-Prince. Le week-end dernier, j’étais venu assister à un cours. Ce matin [lundi 30 juin], j’ai pris la route d’Anse-à-Pitres pour aller au travail. Les grévistes m’ont bloqué à Fonds-Verrettes. J’ai été contraint de payer 800.00 gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) à un taxi-moto pour rentrer à Anse-à-Pitres », explique Oscar Beauciquot, un employé de la Croix-Rouge espagnole.
Des détaillantes et détaillants d’Anse-à-Pitres ont exprimé leur mécontentement, du fait que les autorités n’ont, jusqu’à date, pas essayé de trouver une porte de sortie aux problèmes, auxquels sont confrontés les agricultrices et agriculteurs de Fonds-Verrettes.
Rosiane Janvier, porte-parole de Asosiasyon fanm vanyan Ansapit (association des femmes vaillantes d’Anse-à-Pitres), réclame un accord avec le gouvernement haïtien, afin de diminuer le prix de l’engrais en faveur des paysannes et paysans. [pb kft rc apr 04/07/2014 1:15]
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