P-au-P, 02 juil. 2014 [AlterPresse] --- Par le biais du Secrétaire d’Etat à la réforme fiscale, Ronald Gray Décembre, le ministère de l’Economie et des finances (Mef) qualifie de « rumeur » les informations persistantes, faisant croire que le prix de l’essence aurait déjà augmenté à la pompe, dans une interview à AlterPresse.
Le gouvernement est en pourparlers ... en vue de trouver une formule d’augmentation, affirme le fonctionnaire.
« Le gouvernement n’a pas encore fixé de date pour l’application d’une quelconque augmentation. Pour le moment, nous dialoguons avec divers secteurs du pays sur cette question », explique-t-il à AlterPresse, au téléphone, ce 2 juillet 2014.
Le gouvernement se préparerait à ajouter 75.00 gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui) au prix du gallon de la gazoline (actuellement débité à 200.00 gourdes) et 30.00 gourdes au gallon de diesel (vendu maintenant à 160.00 gourdes, annonçait, le 1er juillet 2014, en conférence de presse au parlement, le sénateur Jean-Charles Moïse.
Le gallon de kérosène ou gaz blanc, très utilisé par la plupart des ménages en Haïti, est vendu à 160.00 gourdes à la pompe.
Une éventuelle révision à la hausse des prix des produits pétroliers sur le marché national, aura des effets multiplicateurs sur différents prix à la consommation, dont principalement une augmentation des tarifs des transports publics à l’échelle du territoire national.
Une telle révision à la hausse, des prix des produits pétroliers sur le marché national - qui trouverait sa justification dans la mauvaise utilisation des fonds PetroCaribee - entraînera incontestablement une augmentation du coût de la vie, avertit Moïse.
Le gouvernement de Laurent Salvador Lamothe voudrait amener les prix des produits pétroliers en Haïti à ceux pratiqués en République Dominicaine, où ils sont plus élevés [1] et dont plusieurs consommatrices et consommateurs cherchent à s’approvisionner régulièrement sur le territoire voisin haïtien, en raison du meilleur prix à la pompe.
D’aucuns craignent une éventuelle rareté des produits pétroliers sur le marché national, avec l’éventualité d’une révision à la hausse des prix à la pompe.
En avril 2014, le président Joseph Michel Martelly indiquait lui-même que les caisses de l’Etat étaient vides. Déclaration qui a déclenché une polémique.
Il y aura éventuellement cette augmentation de prix des produits pétroliers, a déjà, en tout cas, prévenu, dans la presse, le Secrétaire d’Etat Décembre, expliquant que, dans le but d’augmenter les recettes étatiques, l’Etat comptait arrêter la subvention des produits pétroliers.
Ce qui a été traduit dans le projet de budget 2014 -2015, déposé le 30 juin 2014 à la chambre des députés, par une volonté de comptabiliser environ 8 milliards de gourdes sur les taxes prélevées sur les produits pétroliers.
En général, toute augmentation des prix des produits pétroliers induit ipso facto celle des produits de première nécessité.
Ajoutée à ce que le Mef appelle « une hausse modérée des impôts directs et indirects », cette augmentation des prix des produits pétroliers ne risque-t-elle pas d’occasionner une grosse grogne dans la vie nationale à l’approche des probables élections de fin d’année 2014 ? [efd kft rc apr 02/07/2014 12:35]
[1] Ndlr
Du 28 juin au 14 juillet 2014, les prix à la pompe en République Dominicaine sont les suivants : gasolina regular RD $ 255.40 ; gasolina premium RD $ 271.60 ; gasoil regular RD $ 219.80 ; gasoil premium 226.80 ; gasoil optimo RD $ 234.50 ; kerosene RD $ 203.10, indique le minisère dominicain de l’industrie et du commerce. Aujourd’hui, 1 peso dominicain = 1.10 gourde.