P-au-P, 30 juin 2014 [AlterPresse] --- Plus d’une cinquantaine de partis politiques de tendances diverses se mettent d’accord sur l’idée d’adopter un code d’éthique.
Ils ont pris une résolution en ce sens au terme du forum sur la coopération interpartis à travers le dialogue en Haïti, organisé du 27 au 29 juin 2014 sous les auspices de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite (Nimd) en collaboration avec l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (Idea international).
« Cette résolution prône la nécessité pour que les partis politiques aient un code d’éthique » selon la directrice de la branche en Haïti de l’Idea international, l’ancienne ministre Marie-Laurence Jocelyn Lassègue.
Une commission de six membres a été mise sur pied à partir de cette résolution. Une septième place est réservée aux partis qui, pour une raison ou une autre, ne pouvaient se présenter au forum.
Les six personnalités, choisies par l’assemblée des partis politiques présentes lors du forum, sont l’ex-sénateur Turneb Delpé, l’ex-député Sorel Jacinthe, Anthony Barbier, Carline Montas, Eveline César, Dieudonne Tudor.
Cette démarche est inspirée d’une rencontre réalisée au Kenya (Nairobi), il y a un an. Plusieurs représentants de partis politiques haïtiens y avaient pris part.
La réalisation du forum intervient dans un contexte où les récentes rondes de dialogue mises en place entre les acteurs politiques haïtiens n’ont pas apporté les résultats escomptés, notamment en ce qui concerne une entente pour la réalisation des prochaines élections.
Selon le président de l’Assemblée nationale, Dieusseul Simon Desras, le problème actuel des partis politiques « c’est leur incapacité de dialoguer, de bâtir des accords, de les mettre en œuvre, de les respecter, de se mobiliser derrière un projet commun pour dégager des objectifs consensuels à poursuivre ».
Le président Desras appelle pour cela les membres de partis présents à faire des choix qui puissent dans dix ans garantir la stabilité, l’institutionnalisation, les investissements, le progrès démocratique et la promotion socio-économique du pays.
Desras dit souhaiter ardemment que ces échanges permettent de prendre conscience des blocages, des faiblesses et surtout des attentes que tout un peuple en quête de mieux être et de paix a investies dans ses mandataires.
Le président Desras rappelle en même temps que les partis politiques, dans toute l’histoire d’Haïti n’ont pas eu le bénéfice de l’encadrement de l’Etat, ni le soutien de la société pour se développer et jouer leurs rôles essentiels.
Le représentant de l’Union Européenne en Haïti, Rafael Brigandi, a assisté au déroulement du forum. Il croit qu’il est fondamental « d’améliorer toutes les institutions politiques du pays, et leur articulation entre elles ».
Le forum entre dans le cadre d’un projet de renforcement institutionnel du parlement et des partis politiques, financé à hauteur de 700 mille euros par l’Union européenne. Le projet lancé en février dernier doit durer 18 mois. [jep kft gp apr 30/06/2014 11:50]