P-au-P, 27 juin 2014 [AlterPresse] --- Plusieurs dizaines d’Haïtiennes et d’Haïtiens ont adressé une lettre collective au président de la république, dans laquelle ils dénoncent la pratique de l’utilisation des fonds de l’État pour organiser deux carnavals chaque année, depuis l’arrivée au pouvoir (le 14 mai 2011) de Joseph Michel Martelly.
« Nous dénonçons le choix de votre administration d’organiser plusieurs bamboches populaires plusieurs fois l’an », déclarent les signataires du document dont une copie a été acheminée à AlterPresse.
Plus de « 60% du budget de fonctionnement de l’État vient des organisations internationales ». Ce n’est pas une disposition raisonnable, estiment les signataires de la lettre à Martelly.
Ils évoquent aussi le fait que ce sont des pays étrangers qui financent l’organisation des élections dans le pays.
Pour ces citoyennes et citoyens « conséquents », l’argent - utilisé pour organiser les festivités carnavalesques - pourrait servir à financer les scrutins, de sorte que le pays puisse jouir de sa souveraineté.
Une autre grande crainte, partagée par celles et ceux qui ont paraphé la lettre, c’est le risque de « la transformation du pays, en une République de plaisir » par l’actuelle administration politique.
Ils appellent le président Michel Martelly à plutôt utiliser ces fonds pour tenir ses promesses de campagne.
« Nous demandons de freiner le projet de carnaval des fleurs qui n’est pas une priorité pour le pays », exhortent ces citoyennes et ces citoyens.
Après le carnaval, déroulé du dimanche 2 au mardi 4 mars 2014, un autre est annoncé pour les dimanche 27, lundi 28 et mardi 29 juillet 2014 par le gouvernement de Laurent Salvador Lamothe. [srh kft rc apr 27/06/2014 9:20]