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Haïti-Education : Les examens officiels à Fonds-Verrettes, une perspective périlleuse

Correspondance Ethzard Cassagnol

Fonds-Verrettes, 30 juin 2014 [AlterPresse] --- Pendant que, pour la plupart des élèves, subir les examens d’Etat est une formalité, tel n’est pas le cas à Fonds-Verrettes, où les épreuves officielles se révèlent une aventure plus que périlleuse pour écolières et écoliers, selon les témoignages recueillis par AlterPresse.

Les élèves doivent subir les épreuves à Ganthier, commune voisine de Fonds-Verrettes.

En raison du mauvais état des routes et des conditions de transport, le déplacement est particulièrement dangereux.

Des parents, rencontrés par AlterPresse, témoignent de leurs inquiétudes.

« Nous n’avons pas de moyens économiques pour aller jusqu’à Ganthier, une ville très éloignée de Fonds-Verrettes. Cela exige beaucoup d’argent pour payer le transport et la nourriture pour les élèves. Trop de sacrifices ! De plus, il faut parcourir plusieurs kilomètres en camion, traverser des routes très dangereuses. Les élèves et les parents sont massés dans des camions chargés, soit du charbon de bois, soit de produits de récoltes », explique Derogène Antoine, un parent habitant à Gros-Cheval, localité de Fonds-Verrettes.

Un autre parent, Meristil Pierre, habitant à Oriani, se plaint du débours consenti en période d’examens d’Etat.

La sécheresse, qui dure depuis six mois (décembre 2013) à Fonds-Verrettes, a détruit une grande quantité de récoltes, laissant les agricultrices et agriculteurs aux abois.

La perspective de payer le transport pour les enfants, pendant trois jours au moins, ne réjouit pas les parents.

« C’est trop épuisant, quand on a parcouru plusieurs kilomètres de rivières et de montagnes dangereuses, d’aller participer à un examen officiel d’Etat. En plus, malgré tous ces sacrifices, consentis par nos parents au cours de l’année scolaire, ils n’arrivent pas à trouver les fonds nécessaires à nous permettre d’aller aux examens dans une autre ville », confie un élève à AlterPresse.

Le souhait commun des élèves et parents est que le ministère installe un siège d’examens, l’an prochain (d’ici 2015), à Fonds-Verrettes, au moins pour la 9e année fondamentale.

C’est d’ailleurs pour éviter les risques, liés au transport, qu’un siège d’examens pour la sixième année fondamentale a été établi à Fonds-Verrettes. Les élèves de cette classe, généralement âgés entre 10 et 12 ans, devaient auparavant se rendre jusqu’à Croix-des-Bouquets, municipalité à une trentaine de kilomètres au nord-est de la capitale.

Les candidates et candidats aux examens du Baccalauréat première partie (Rhéto) doivent encore, en cette année 2014, se rendre dans la commune de Ganthier, pour aller subir les épreuves officielles d’Etat. [ec kft rc apr 30/06/2014 0:00]