P-au-P, 24 juin 2014 [AlterPresse] --- Le nombre de personnes infectées de chikungunya par la piqure du moustique aedes grandit de jour en jour et le Ministère de la santé publique et de la population(Mspp) est incapable de fournir un bilan.
Dès les premières semaines, plus de 6 mille cas avaient officiellement été rapportés, un chiffre qui ne reflète cependant pas l’ampleur de la maladie qui a gagné tout le territoire haitien depuis son apparition en mai dernier.
Jocelyne Pierre-Louis, directrice de la promotion de la santé et de la protection de l’environnement (Dpspe) au Mspp ne veut pas s’en tenir aux chiffres sur l’évolution de la maladie, puisque « ne reflétant pas la réalité compte tenu du fait que la majorité des gens touchés par la maladie ne fréquente pas nécessairement un centre hospitalier ».
« Les médicaments seront fournis gratuitement aux patients moyennant consultation médicale », précise à AlterPresse la responsable du ministère.
Avant, les malades se procuraient les médicaments eux-mêmes dans les pharmacies qui, des fois, les leur faisaient payer au prix fort.
Un communiqué du ministère a même mis en garde contre du Paracétamol contrefait en vente sur le marché.
A coté de cette nouvelle disposition, le Mspp continue ses opérations – pas toujours visibles et constatables – de fumigation et de traitement de gites larvaires.
Des messages de sensibilisation standardisés sont en diffusion dans les médias.
« Les mesures de prévention, de protection individuelles pour limiter la reproduction des moustiques sont toujours encouragées », souligne la docteure Pierre-Louis.
Les symptômes de la fièvre chikungunya atteignent un niveau de diversification chez les personnes infectées qui continue d’inquiéter les citoyens haïtiens et citoyennes haïtiennes.
Fortes fièvres, troubles digestifs dont diarrhée, vomissement, myalgies, arthralgies, éruptions cutanées, inflammations de différentes parties du corps, complications oculaires sont entre autres les manifestations de cette fièvre qui présente des similitudes symptomatiques avec la dengue.
« Pour mieux agir, informer et protéger la population », Pierre-Louis indique que le Mspp entre dans un axe de recherche sur les comportements des personnes ayant contractées cette fièvre ainsi que du comportement du virus lui-même.
L’aide-mémoire 327, mars 2014, de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) sur le chikungunya précise que « dans certains cas, l’arthralgie peut persister pendant plusieurs mois ou même plusieurs années ».
En tout cas, des dirigeants d’entreprises et des responsables de ressources humaines dans des institutions publiques et privées commencent à se questionner sur les impacts de la maladie sur la productivité. [apr 24/06/2014 16 :10]