P-au-P, 23 juin 2014 [AlterPresse] --- Markington Philippe, un des principaux inculpés dans l’assassinat du journaliste Jean Léopold Dominique et du gardien de la radio Haïti inter, Jean Claude Louissaint, le 3 avril 2000, sera bientôt écouté par le juge d’instruction Yvickel Dabrésil, apprend AlterPresse.
Après 10 années d’évasion, Markington Philippe a été retrouvé en Argentine et rapatrié en Haïti dans l’après-midi du samedi 21 juin 2014, avec le concours de la police internationale (Interpol).
Il a été ramené en Haiti par 3 agents de la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj), dont un inspecteur, confie à AlterPresse l’inspecteur Garry Desrosiers, porte-parole adjoint de l’institution policière.
Il ajoute sans donner trop de précisions, pour « des raisons de sécurité », que dans les « prochaines heures », l’inculpé sera « déféré devant le juge d’instruction » qui instruit l’affaire Yvickel Dabrésil.
Antonal Mortimé, secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations de défense des droits humains, joint au téléphone par AlterPresse, estime que cette extradition de Markington Philippe est une « belle nouvelle et un pas dans le dossier Jean Léopold Dominique ».
« Il a des témoignages sur son implication directe ou indirecte dans le dossier et cela pourrait apporter un plus », précise le secrétaire exécutif de la Plateforme.
Mortimé se demande toutefois pourquoi est-ce que « c’est maintenant, dans un contexte politique troublant » que l’extradition a lieu ?
En guise de réponse, le porte-parole adjoint de la Police reste convaincu que c’est « probablement les recherches de localisation » qui ont pris du temps.
Entre-temps, la Pohdh « met en garde tout secteur politique qui souhaiterait instrumentaliser ce dossier à des fins politiques ».
La Plateforme souhaite également que des mesures soient adoptées pour éviter une seconde évasion de ce dernier comme en 2004.
Cette année semble toutefois favorable à l’avancement du dossier de l’assassinat de Jean Léopold Dominique et du gardien de sa radio Jean Claude Louissaint.
Le premier grand pas dans ce dossier cette année est l’ordonnance datée du vendredi 17 janvier 2014 du juge d’instruction Yvickel Dabrésil, qui avait désigné certains anciens membres du parti Fanmi Lavalas (de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide) comme auteurs intellectuels de l’assassinat.
Parmi les noms cités, figure celui d’une ancienne sénatrice sous la bannière de Fanmi Lavalas, Mirlande Libérus, qui a publiquement rejeté les accusations. [srh apr 23/06/2014 15 :25]