P-au-P., 9 sept. 04 [AlterPresse] --- Port-au-Prince connaît depuis l’après-midi du 9 septembre des pluies intermittentes, de même que les régions côtières de l’axe sud au large desquelles devrait passer, au cours de la nuit, le cyclone Ivan.
L’alerte est toujours maintenue, selon les autorités centrales et locales, alors que progresse cet ouragan de catégorie 4 avec des vents allant jusqu’à une vitesse de 240 Km/h. Elles ont réitéré l’interdiction formelle de toutes activités maritimes.
Les activités commerciales, bancaires et autres services ont cessé de fonctionner tôt dans l’après-midi afin de permettre à leurs employés de regagner leurs demeures ou de se mettre à l’abri.
Les supermarchés ont cependant fonctionné jusque dans la soirée pour permettre l’approvisionnement de nombreuses familles.
La circulation automobile, plus ou moins dense en fin d’après-midi, était plutôt fluide à Port-au-Prince en milieu de soirée. Les files de voitures constatées auparavant devant certaines pompes à essence ont complètement disparu.
Au fur et à mesure de l’évolution du cyclone, suivi d’heure en heure par le centre météorologique national et les médias, les autorités gouvernementales et les responsables de plusieurs institutions ont informé la population sur des dispositifs d’assistance, de secours et rappelé les consignes de sécurité.
Le comité gouvernemental de crise, établi en permanence à la Primature, a annoncé à la presse que l’Etat a rendu disponibles 12 millions de gourdes, (soit environ 350.000 dollars) pour organiser la prévention et les secours.
Une liste de lieux de secours dans les zones à risque a été rendue publique. Il s’agit particulièrement d’écoles publiques, de centres d’enseignement professionnel et églises disponibles pour recevoir des personnes déplacées.
Dès la mi-journée, des habitants de certains quartiers fragiles de la capitale affirmaient a des reporters leur disposition à laisser temporairement leurs résidences. Cependant d’autres montraient certaines réticences.
Le Bureau de la Protection Civile a poursuivi durant toute la journée ses opérations de transfert d’aliments et de matériels vers les régions menacées. Son Directeur, Pinchinat Pierre-Louis, a affirmé que « les comités de protection civile du Sud-est sont mobilisés ». Il a fait savoir que les opérations de déplacement des populations vivant dans des zones à risque.
Mais, dans des déclarations à la presse locale, la Déléguée (représentant de l’Exécutif) du Sud-est, Margareth Martin, a déploré que bon nombre de personnes refusent de se déplacer, craignant que leurs résidences ne soient cambriolées ou pillées.
Pinchinat a aussi fait savoir que des organismes internationaux sont sur le terrain dans le Sud afin de coopérer avec les comités de protection civile et les autorités locales. Il a précisé que les casques bleus de l’ONU participent aux opérations de déplacement de population.
La déléguée du Sud, Laura Barnade, a déclaré à la radio que « nous sommes prêts pour la prise en charge » des secours, suite à l’inventaire des zones à risque. Elle a invité la population à rester en alerte pour « protéger sa vie et ses biens ».
Laura Barnade a également lancé un appel à la solidarité. "Ceux qui habitent de grandes maisons doivent réserver une ou deux chambres pour recevoir des personnes sinistrées", a-t-elle déclaré.
La Croix Rouge haïtienne a annoncé que 300 volontaires sont mobilisés pour des opérations de secours. 14 postes ont été établis à la capitale, ou plusieurs quartiers sont exposés à des catastrophes. [gp apr 09/09/2004 20:00]