Correspondance Ethzard Cassagnol
Fonds-Verrettes 20 juin 2014 [AlterPresse] --- La saison de printemps semble compromise à Fonds-Verrettes (Ouest), où la sécheresse n’a accordé aucun répit aux agricultrices et agriculteurs depuis novembre 2013, selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
Des récoltes entières de produits maraîchers, de haricots et de maïs sont totalement détruites, tandis que les récoltes devraient commencer en juin.
« J’ai perdu mon jardin de haricots, que j’ai plantés en mars (2014), suite à deux averses », explique Mackenson Paul, habitant du centre-ville de Fonds-Verrettes.
Faute d’avoir un système d’irrigation et de l’eau en réserve, les agricultrices et agriculteurs doivent compter sur la pluie pour cultiver leurs terres.
Depuis le début de l’année 2014, malgré une pluviométrie favorable dans plusieurs zones du pays, Fonds-Verrettes n’a bénéficié que de quelques précipitations.
« La sécheresse me cause un grand tort, car j’achète les semences à des prix très élevés. Depuis les dernières averses de fin mars 2014, il a fallu attendre le 12 mai 2014 pour avoir de la pluie. J’ai fait une perte énorme, alors que je n’ai pas les moyens pour me payer d’autres semences », indique Mackenson Paul, qui est aussi un écolier.
A Fonds-Verrettes, la plupart des agriculteurs sont très jeunes.
Certains ne sont encore que des enfants qui n’ont que les fruits de la terre pour payer leur écolage.
« Je suis écolier. J’ai fait des efforts pour trouver de l’argent et acheter des semences. Mais, la sécheresse, qui sévit depuis sept mois (novembre 2013) a tout détruit. Je cultive la terre pour trouver de l’argent afin de payer la rentrée scolaire en septembre prochain (2014) », explique Fransnel Alismé, habitant de Cazeau (localité de Fonds-Verrettes) et élève de troisième au Collège Frère Dorélus.
Traditionnellement, à Fonds-Verrettes, les travaux de labourage commencent en janvier et février, les agricultrices et agriculteurs s’attendant a recevoir de la pluie dès le mois de mars.
Depuis janvier 2014, la pluie n’a été que très rarement au rendez-vous.
La saison de printemps est la plus importante du pays en termes de production, et encore plus en cette année 2014, car sa réussite pourrait influencer positivement le taux d’insécurité alimentaire, rappelait la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).
A Fonds-Verrettes, dépités par la sécheresse, des agricultrices et agriculteurs se tournent déjà vers la prochaine période de semis en juillet-août, espérant qu’elle sera plus productive.
Seulement, les aléas climatiques sont toujours à surveiller, puisque la saison cyclonique commence en juin pour s’arrêter en novembre.
De plus, la Cnsa a mis en garde contre les effets de la campagne électorale à venir sur le transport des récoltes.
L’espoir se tourne aussi vers la République Dominicaine voisine, terre promise (par ses différents points frontaliers avec Haïti), pour les agriculteurs désabusés ou en quête de travail saisonnier, et capable de leur procurer les moyens de s’offrir de nouvelles semences.
Fonds-Verrettes, commune du département de l’Ouest, a une zone froide avec plusieurs habitations autour de la Forêt des Pins et où l’on cultive des légumes, des haricots, de la pomme de terre, du maïs.
Une zone chaude, située au centre de la commune, regroupe plusieurs localités produisant, entre autres, haricots, maïs, pois Congo et petit mil. [ec kft rc apr 20/06/2014 2:15]
Consulter +
