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Haïti - Ueh : Des étudiants en grève de la faim, en soutien à un camarade expulsé

P-au-P, 11 juin 2014 [AlterPresse] --- Six étudiants de la Faculté des sciences humaines (Fasch) ont poursuivi, ce mercredi 11 juin 2014, leur grève de faim, entamée depuis la matinée du lundi 9 juin 2014, en vue d’exiger la réintégration de leur collègue, Ronald Kénol, expulsé du programme de Maîtrise en population et développement (Mapode), observe AlterPresse.

« Grève de faim contre l’arbitraire », indique une banderole affichée devant l’entrée du bâtiment administratif, où sont installés ces six étudiants, dont Kénol.

Ronald Kénol, Rodney Jean-François, Peter Armand, Jean David Dumé, Daniel Alphanor et Wood-Mark Pierre sont les six étudiants en grève.

Depuis le début de cette grève, les activités académiques sont paralysées à la Fasch.

« Cette grève sera poursuivie jusqu’à ce que le conseil de coordination de la Fasch fasse machine arrière sur sa décision. Nous préférons mourir », lâche le gréviste Wood-Mark Pierre, étudiant en sociologie.

« J’aimerais que le conseil entende raison et ne se laisse pas emporter par l’émotion. La vie de six étudiants, qui peuvent être utiles au pays, est en jeu », dit-il.

Kénol aurait été renvoyé du programme de Mapode, par le conseil de coordination de la Fasch pour avoir, entre autres, menacé et agressé le secrétaire général de cette entité, Yves Barthélemy, lors d’une altercation.

Cette information est contredite par les grévistes, membres de l’organisation estudiantine Continuum, qui affirment que ces menaces auraient été proférées, de préférence, par Barthélemy.

La dispute entre Kénol et Barthélemy serait survenue au cours du mois de novembre 2013, en raison d’une mésentente liée à l’organisation d’une conférence que devait réaliser Continuum dans une salle de la Fasch, explique Pierre.

Cette salle aurait été octroyée, dans la même tranche horaire, par le secrétaire général, à une autre organisation estudiantine appelée Sèk Gramsci, explique t-il, précisant que le secrétaire général de la Fasch aurait refusé de livrer les matériels à Continuum pour l’organisation de l’activité.

La décision d’expulser Kénol est jugée arbitraire par les grévistes, qui demandent au conseil de se rétracter.

Ils réclament, entre autres, au conseil de rentrer la liste de plus d’une vingtaine d’étudiants, membres de Continuum, accusés de participer à des actes de brigandages troublant le fonctionnement de la Fasch.

Quelques semaines avant la grève, Ronald Kénol avait fait irruption à un cours, empêchant un professeur de poursuivre son exposé.

Les grévistes appellent le conseil à garantir la liberté d’opinion et d’association.

Dans une lettre, datée d’avril 2014, le coordonnateur de la Fasch, Jean Rénold Elie, avait informé de l’exclusion définitive de Kénol, qui aurait refusé d’obtempérer à la sanction du conseil de coordination lui interdisant de fréquenter l’espace de la faculté durant deux mois.

Suite à cette décision, la barrière principale du bâtiment administratif de la faculté a été enchaînée avec des cadenas, en signe de protestation.

Le conseil de coordination de la Fasch avait procédé à la réouverture du bâtiment, en présence, notamment, d’un juge de paix.

A cette occasion, il avait réitéré sa volonté de maintenir l’expulsion définitive de Kénol et lancé une mise en garde contre d’autres étudiants qui cautionneraient les agissements de ce dernier.

Entre-temps, un groupe de professeurs a signé une note exprimant leur solidarité à la décision du conseil de coordination de la Fasch d’expulser Kénol. [emb kft rc apr 11/06/2014 15:45]