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Haïti-Parlement : Desras invite les acteurs politiques à prendre conscience de la situation catastrophique du pays

P-au-P, 10 juin 2014 [AlterPresse] --- Le président de la chambre haute, Dieusseul Simon Desras, exhorte les parlementaires à méditer, à réfléchir et à prendre conscience de la gravité de la situation à travers le pays, à l’occasion de l’ouverture de la seconde session ordinaire de la 49eme législature, le 9 juin.

Le président de l’assemblée a tiré à boulets rouges sur ses collègues parlementaires et sur le président de la république, Michel Martelly.

« (…) l’Histoire, le grand juge de l’éternité jettera un regard de commisération sur tous ceux d’entre nous qui auraient sacrifié leur appartenance et posture parlementaire pour faire une allégeance au pouvoir Exécutif », déclare Desras.

Il invite les parlementaires à changer l’image qu’ils offrent de « ’j’approuve’, de moutons de Panurge, de Gargantua qui mangent à tous les râteliers, d’absentéistes éhontés, partisans de la chaise vide et du laxisme ».

Martelly n’a pas été en reste dans ce discours au vitriol de Dieusseul Simon Desras.

Selon lui, le président « n’a point adressé l’essentiel », notamment en faisant voler en éclat le principe de la séparation des pouvoirs, en n’organisant pas les élections depuis trois ans et en renforçant la dépendance d’Haïti envers l’extérieur.

« Haïti a crié faillite par la voix de son premier mandataire. Les caisses de l’Etat son vides parce que les prévisions budgétaires ne sont pas réalisées, parce que le gaspillage des deniers publics aura été érigé en méthode de gouvernement », déclare-t-il en présence du premier ministre Laurent Lamothe, venu présenter le bilan de ses actions durant le dernier semestre.

Concernant l’échec des derniers pourparlers entre l’Exécutif et les sénateurs, le président du Senat précise que les enjeux sont aussi économiques que politiques et suggère que derrière les prises de positions se dessinent des intérêts économiques.

Mais, il est encore possible d’éviter le désastre politique, selon lui. Il exhorte pour cela le président à retirer sa menace d’utiliser l’article 12 de l’accord d’El Rancho, qui lui permettrait de passer outre l’avis des parlementaires pour lancer le processus des élections.

Martelly doit aussi cesser le bras de fer engagé avec « les forces vives de la Nation », prescrit Desras.

Desras appelle ses collègues parlementaires à réfléchir et à se présenter aux séances du parlement. [jep apr 10/06/2014 07 :05]