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Haïti-Elections : Tractations toujours en cours

P-au-P, 10 juin 2014 [AlterPresse] --- Alors que les pourparlers s’enchainent entre les protagonistes de la crise, le groupe des six sénateurs de l’opposition multiplie les rencontres avec les partis politiques et d’autres secteurs autour d’éventuelles options de sortie de la crise pré-électorale, apprend l’agence d’information en ligne AlterPresse.

Au cours du weekend écoulé, les samedi 7 et dimanche 8 juin, des rencontres ont eu lieu entre ces sénateurs et des membres de partis politiques, selon ce que confirme le sénateur John Joel Joseph à AlterPresse ce lundi 9 juin.

Après l’échec du dialogue politique du Best Western entre le sénat et le président Michel Martelly, plusieurs secteurs de la vie nationale ont fait part de proposition en vue d’ouvrir la voie à l’organisation des élections législatives partielles, municipales et locales le 26 octobre prochain.

Dans le cas où ces élections n’auraient pas lieu cette année, le parlement sera dysfonctionnel en janvier 2015.

Le président Michel Martelly, accusé par l’opposition de faire obstacle à ces élections qui devaient avoir lieu depuis trois ans, affirme avoir fait de nombreuses concessions.

Il menacerait à présent de convoquer le peuple en ses comices cette semaine en se basant sur l’article 12 de l’Accord del Rancho, si les parlementaires ne prennent pas une décision unanime concernant leurs représentants au Conseil électoral provisoire (Cep).

Joint au téléphone par AlterPresse, le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, affirme que « le début de la semaine ne doit pas être interprété dans le sens littéral », mais ferait plutôt référence à un « temps… pour concilier les avis divergents ».

Le Cep actuel, honni par une partie du Senat ainsi que des partis d’opposition, fonctionne avec sept membres au lieu de neuf. Lors des discussions au Best Western, le sénateur Andris Riché, vice-président du sénat, avait proposé de changer deux membres de l’institution électorale.

Cette proposition a eu l’adhésion de Martelly ainsi que celle de la plupart des sénateurs présents, mais a été rejetée par ceux de l’opposition.

Des rencontres ont lieu depuis le week-end pour trouver un consensus parmi les parlementaires. Sénateurs et députés ont eu des discussions. Des personnalités de la société civile ont été approchées pour faire partie du Cep.

Par ailleurs l’Onu ainsi que les pays dits amis d’Haïti maintiennent la pression. La communauté internationale affirme qu’elle n’acceptera pas un parlement dysfonctionnel en 2015.

Pour Martelly toutefois, tout ce qui reste est « la mise en œuvre », car les trois Cep déjà formés ont travaillé sur les documents nécessaires aux élections et les « partenaires » internationaux sont prêts à la fois pour financer et sécuriser les élections.

A côté de l’optimisme du président, demeure toutefois la détermination affichée par une branche radicale de l’opposition qui ne jure que par des élections générales anticipées. Cette branche incarnée notamment par le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) prévoit une nouvelle manifestation de rue, le 10 juin pour réclamer le départ de Michel Martelly. [jep kft gp apr 10/06/2014 14 00:20]