Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 02 juin 2014 [AlterPresse] --- Nettoyage de canaux, établissement d’une liste d’abris provisoires sont parmi les actions en cours ou déjà réalisées dans le cadre des préparatifs pour faire face à la saison cyclonique 2014 (du dimanche 1er juin au dimanche 30 novembre 2014) qui s’annonce plutôt calme, apprend AlterPresse.
Le ministère des travaux publics, transports et communications (Mtptc) a commencé à curer des canaux dans certaines zones, en vue de réduire le risque de contamination de la population, notamment par le chikungunya et le choléra, indique le ministre de l’intérieur, Réginald Delva, lors d’une conférence de presse, ce lundi 2 juin 2014.
De mai 2014 à date (2 juin 2014), des milliers de personnes sont touchées en Haïti par le chikungunya à une vitesse de propagation sans précédent. Les actions de fumigation annoncées n’ont pas encore permis de réduire le taux de personnes affectées par le chikungunya.
Depuis son apparition en octobre 2010, le choléra a fait plus de 8 mille morts.
Des rencontres sont prévues avec le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) pour déterminer les écoles qui peuvent servir d’abris provisoires en cas d’urgence, fait savoir Delva.
De jeunes professionnels en génie militaire, sous la direction du ministère de la défense, travailleront, de concert avec le ministère de l’intérieur et le Centre national d’équipements (Cne), dans une vaste opération de protection de la population.
En 2014, un modèle de centre d’appel - qui tient compte différents protagonistes mobilisés sur le terrain, comme les conseils d’administration de sections communales (Casec) - devrait être mis en œuvre pour recueillir des informations rapides.
Les populations auront accès à des numéros de téléphones pour informer les autorités, en temps réel, de ce qui se passe dans leurs zones, en vue de faciliter les interventions dans le meilleur délai.
Le gouvernement compte mobiliser, à travers le pays, des volontaires formés en matière d’urgence.
Un nouveau modèle de partenariat et collaboration est annoncé avec la presse pour permettre aux journalistes - qui vont se déployer sur le terrain - d’être mieux équipés, annonce Delva.
De son côté, le coordonnateur humanitaire a.i., Johan Peleman, réaffirme le soutien de la communauté humanitaire et du système des Nations Unies au gouvernement d’Haïti, dans ses efforts de préparation de la réponse à la menace de la saison cyclonique 2014.
La communauté humanitaire envisage d’appuyer, par exemple, un processus de mise à jour d’une liste des abris d’évacuation d’urgence dans des zones vulnérables, côtières et inondables.
Peleman encourage les autorités à procéder à une mise à jour des plans de sensibilisation à l’évacuation, en réponse à un scénario de 500 mille personnes qui pourraient être affectées durant la saison cyclonique 2014.
Il attire aussi l’attention des autorités sur le risque de résurgence de choléra, durant les moments de fortes pluies et dans les conditions sanitaires difficiles existant dans les camps.
La vigilance de mise, malgré une saison moins active
Même si la saison cyclonique s’annonce très faible, en termes de formation et de capacités de productions de cyclones, « nous devons nous préparer à y répondre », recommande, pour sa part, le directeur du centre national de météorologie (Cnm), Ronald Semelfort.
La saison cyclonique ne sera pas tellement active pour l’année 2014, fait savoir Semelfort qui appelle, toutefois, la population à faire preuve de vigilance.
« C’est généralement dans les saisons qui ne sont pas tellement actives que le pays est frappé par des cyclones majeurs », avertit le directeur du Cnm, citant, en exemple, le passage, en 1963, du terrible cyclone dénommé Flora.
Le cyclone Flora, ayant ravagé le Sud et l’Ouest d’Haïti, avait fait des milliers de morts.
En considérant les statistiques, relevées pendant les 60 dernières années (depuis 1954), la quantité de cyclones prévus devrait être au-dessous de la moyenne pour l’année 2014, anticipe le Cnm.
Les prévisions saisonnières ne sont pas encore suffisamment précises pour répondre aux exigences d’opérationnalité de la protection civile, estime Semelfort.
Au cours du mois de mai 2014 (avant même le début de la saison cyclonique), de fortes pluies, qui se sont abattues en différents départements, ont fait un mort à Pèlerin et provoqué des inondations dans l’Ouest et le Nord-Est.
La saison cyclonique s’étend généralement du 1er juin au 30 novembre, chaque année, dans la région des Caraïbes. [emb kft rc apr 02/06/2014 15:25]