Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 02 juin 2014 [AlterPresse] --- Du samedi 10 mai au lundi 2 juin 2014, le Chikungunya a déjà atteint plus d’un millier de personnes dans le département du Centre, apprend AlterPresse auprès du personnel sanitaire de l’hôpital public Sainte Thérèse de Hinche.
Les cas recensés ne concernent que les personnes qui se sont présentées dans cet hôpital, se plaignant de fortes douleurs à la taille, d’irritations et de nausée.
L’hôpital public Sainte Thérèse de Hinche reçoit entre 80 et 100 personnes par semaine, selon le directeur de ce centre hospitalier, le Dr. Jean Daniel Laguerre.
« Quelqu’un qui tombe malade doit se rendre à l’hôpital. Nous sommes là pour soigner les patients », dit Dr. Laguerre, invitant la population à lutter contre les moustiques.
Une infirmière contractuelle à Sainte Thérèse déclare pour sa part qu’il n’est pas possible d’établir un bilan exact de l’épidémie dans le Centre.
« Ici, nous recevons des malades 24/24, parfois ils sont au nombre de 10, 15 ou 20 », précise-t-elle.
Une majorité de gens, infectés par le Chikungunya, restent chez eux.
« Parfois, nous n’avons pas assez de bras pour faire le travail, alors que les patients débarquent à longueur de journée. Donc, se faire soigner à la maison semble le moyen le plus facile d’avoir accès à un traitement beaucoup plus rapide », explique l’infirmière.
Cette réalité est observée, particulièrement à Thomassique où la plupart des malades - qui ne vont pas à l’hôpital - se procurent eux-mêmes des médicaments.
L’épidémie de chikungunya, qui ne fait pas que des malheureux, profite, au Plateau central, aux vendeurs de paracétamol, anti-douleur recommandé pour soulager la maladie.
Le prix de ce médicament a doublé à Hinche.
Le contexte est, en général, empreint d’inquiétudes, surtout dans certains quartiers du chef-lieu du Centre.
Les craintes tournent autour de la possibilité que l’épidémie gagne plus terrain, faisant un plus grand nombre de victimes.
Le Chikungunya n’est pas réputé mortel, mais des rumeurs circulent autour d’éventuels cas de décès.
L’autre inquiétude est liée au renforcement de la tendance à l’auto-médication. Des personnes, non infectées par le virus, prennent tout de même du paracétamol, pensant se prémunir ainsi contre une infection. Le moindre malaise est associé au chikungunya.
Avec le chikungunya, le terrain semble, en outre, favorable à de la propagande religieuse. Des voix s’élèvent, parlant de prophétie, prescrivant la Bible et la sollicitation d’un pardon à Dieu. [ro kft rc apr 02/06/2014 13:10]