P-au-P, 29 mai 2014 [AlterPresse] --- Pati kan pèp la (Parti camp du peuple) condamne la répression violente exercée par le gouvernement actuel contre les opposants politiques, dans une note transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Le parti critique l’arrestation, qu’il juge illégale et arbitraire, par l’administration politique actuelle (du président Joseph Michel Martelly et du premier ministre Laurent Salvador Lamothe), du militant politique Rony Timothée, détenu depuis le lundi 19 mai 2014 à la prison civile de l’Arcahaie (à une trentaine de kilomètres au nord de la capitale).
Timothée a été arrêté sur la route de l’aéroport international de Port- au-Prince, dans l’après-midi du samedi 17 mai 2014, par des « hommes armés en civil », sous l’accusation de « provocation au crime et incendie de voiture ».
Les « hommes armés en civil » lui ont frappé sévèrement au visage, rapportent des sénateurs qui lui ont visité à l’Arcahaie.
Depuis le 17 mai 2014, Rony Timothée est incarcéré sans avoir été présenté devant un juge, contrairement aux prescriptions de la Constitution.
Ce qui porte l’opposition à le considérer comme un nouveau « prisonnier politique » sous l’actuelle administration, en plus, entre autres des frères (Enold et Josué) Florestal.
« Cette arrestation constitue un règlement de compte politique, s’inscrivant dans une perspective pour éteindre la grande mobilisation enclenchée contre le gouvernement », estime le parti.
Il dénonce les divers actes, orchestrés par le pouvoir, comme l’agression et l’intimidation contre le sénateur Jean-Charles Moïse, la violence manifestée par la police nationale d’Haïti (Pnh) contre les mobilisations de l’opposition et les menaces exprimées vis-à-vis des défenseures et défenseurs de droits humains.
Le sénateur Moïse a été agressé, le jeudi 8 mai 2014, à Gressier (Ouest) par des policiers nationaux, alors qu’il revenait des funérailles du militant politique Fritz Gérald Civil, célébrées à Miragoâne (Nippes, une partie du Sud-Ouest).
Le chemin emprunté par l’équipe au pouvoir constitue un retour à l’ambiance de dictature des Duvalier (1957-1986), qui avait maintenu la population dans la terreur pendant 29 ans, estime l’organisation politique.
Cette répression prend aussi une forme économique dans le pays, où le gouvernement liquide les richesses, en compromettant l’avenir collectif, à travers une série de décisions qui entraîneront plus de faim et de misère, ajoute Pati kan pèp la.
Il s’agit, entre autres, de l’accaparement des terres des paysannes et paysans, l’installation des zones franches pour l’exportation et l’exploitation des mines et du pétrole au profit des entreprises transnationales.
Le gouvernement actuel est accusé d’accaparer les terres agricoles des paysans dans le Nord et le Nord-Est.
Demandant la libération immédiate du militant Rony Timothée et de tous les autres prisonniers politiques, incarcérés de façon arbitraire, le Pati kan pèp la appelle le pouvoir à mettre fin aux persécutions politiques contre les opposants, personnalités et institutions de défense des droits humains. [emb kft rc apr 29/05/2014 10:30]