P-au-P, 28 mai 2014 [AlterPresse] --- Alors que les mises en place pour les élections législatives partielles, municipales et locales - annoncées pour le 26 octobre 2014 par le gouvernement - connaissent un nouveau blocage, le président du Sénat, Dieusseul Simon Desras, dit vouloir inviter le chef de l’Etat à s’asseoir avec les sénateurs pour trouver une issue.
Lors d’une interview accordée à AlterPresse, ce mercredi 28 mai 2014, Desras affirme ne pas reconnaître la composition actuelle du Conseil électoral provisoire (Cep).
Le président du grand corps appelle à une structure « équilibrée », susceptible d’inspirer confiance à tous les protaganistes politiques, et non une structure qui obéirait aux voeux de l’exécutif dans l’organisation des scrutins à venir.
Pour Desras, l’issue se trouve dans des pourparlers avec Joseph Michel Martelly, pourparlers que ce dernier aurait sans cesse repoussés.
Le processus électoral peine à s’enclencher, malgré un Accord dit d’El Rancho signé le 14 mars 2014 entre Exécutif, Législatif et certains partis politiques.
Cet accord divise le président Martelly et une partie du Sénat.
« C’est le président Michel Martelly qui doit prendre la décision d’organiser les élections. Il sait où se trouvent les problèmes. Une fois qu’il les a résolus, les élections se tiendront en octobre prochain », anticipe Desras.
Pour l’instant, la composition actuelle du Cep - formé par arrêté par Martelly - n’a pas la bénédiction du Sénat.
L’éventuel représentant du grand corps à ce Cep, Néhémie Joseph, a refusé d’y participer, avançant un flou autour de son statut.
Sa décision a été appuyée par l’éventuel représentant du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), Léopold Berlanger.
Du coup, ces deux personnalités pressenties n’ont ni prêté serment, ni été installées.
A l’instar de 2012 - quand Martelly a mis en place une structure de Cep de 6 membres, au lieu de 9 - le gouvernement a mis sur pied un Cep de 7 au lieu de 9 membres.
Les 7 ont déjà distribué les responsabilités entre elles et eux, sans tenir compte de l’absence des deux autres membres.
Ce Cep, non reconnu par le Sénat, aurait déjà commencé à travailler sur le calendrier électoral.
Alors que la date du 26 octobre 2014 est avancée par le gouvernement pour la tenue des élections, sans l’avis de la structure du Cep qui n’existait pas encore, il faudrait au moins six mois pour organiser des élections en Haïti, suivant des avis techniques.
Or, le mois de juin arrive. Ce qui signifierait seulement moins de 5 mois...
Les pays dits amis d’Haïti, qui financent les élections dans le pays, ont prévenu qu’ils ne digéreraient pas de scénario, dans lequel ces élections n’auraient pas lieu avant fin 2014. Ce qui augurerait de la caducité du parlement en 2015.
Pour le président du Sénat, Dieusseul Simon Desras, les élections sont toujours possibles avant la fin de cette année 2014, moyennant la modification de la composition du Conseil électoral provisoire par le président de la république Michel Martelly.
Pour beaucoup de sénateurs, la composition actuelle de ladite structure électorale est acquise aux intérêts de Martelly pour lui permettre de faire main basse sur les élections.
Ces fameuses élections sont attendues depuis 2011.
Le lancement de leur organisation a été sans cesse émaillé de crises conduisant à la formation de trois Cep, depuis l’investiture de Martelly à la présidence le 14 mai 2011. [jep kft rc apr 28/05/2014 15:25]