P-au-P, 26 mai 2014 [AlterPresse] --- Les mises en place électorales enclenchées depuis la signature de l’Accord d’El Rancho n’ont pas réussi à apporter l’apaisement ni dans les relations entre les acteurs politiques ni au sein du Conseil électoral provisoire (Cep), analyse la Cellule de réflexion et d’action nationale (Cran).
La Cran a transmis aux médias ce 26 mai une note dans laquelle elle dit constater que l’Accord d’El Rancho n’est pas l’expression d’une confiance retrouvée entre les acteurs qui ont pris part au dialogue alors que certains partis de l’opposition ne l’ont pas signé.
Parmi ces partis, certains disent vouloir participer aux élections législatives partielles, municipales et locales le 26 octobre, moyennant un autre Cep, mais d’autres multiplient les manifestations de rue pour obtenir la démission du chef de l’Etat, Michel Martelly, ainsi que des élections générales.
« Le problème fondamental est à chercher dans le fait que bon nombre de nos hommes et nos femmes politiques ne croient pas vraiment au processus démocratique et à l’Etat de droit. Les stratégies mises en œuvre visent surtout à remporter les élections avant la tenue même du scrutin, par le contrôle des espaces politiques et la main mise le plus possible sur l’appareil électoral », analyse la Cran.
L’appareil électoral n’inspire pas confiance non plus, signale la Cran. Le Conseil électoral provisoire créé par arrêté présidentiel n’a jusqu’ici que 7 membres au lieu de 9.
Alors que les négociations entre députés et sénateurs au sujet de leurs représentants au Cep s’acheminent vers un échec selon le président du Senat, Dieusseul Simon Desras, le président Martelly envisagerait de modifier à nouveau l’appareil électoral.
Tout en soulignant que les « ajustements cosmétiques » ne garantissent pas la confiance, la Cran ajoute que « le Cep devrait être reconnu et accepté pour son impartialité et la confiance qu’inspirent les personnalités qui le composent. Ce n’est pas perdre du temps si on cherche à aboutir à une formule plus consensuelle ».
La Cran se dit par ailleurs préoccupée par les listes électorales qui trop souvent lors des élections sont truffées d’irrégularités voire incomplètes.
La Cran appelle ainsi l’Office national d’identification à une plus grande performance.
Elle appelle aussi le peuple haïtien à la vigilance. Les citoyens et citoyennes doivent « organiser l’observation électorale de façon professionnelle, dans la plus grande impartialité et avec beaucoup de détermination ».
A la communauté internationale, la Cellule demande plus de discrétion et de respect envers la population haïtienne et surtout « les secteurs non politiques de société civile ».
« Si la communauté internationale veut encourager le processus démocratique, elle doit s’abstenir résolument de tout comportement ou déclaration qui paraitraient comme une forme d’ingérence partisane dans les affaires internes du pays », affirme la Cran. [kft gp apr 26/05/2014 13 :50]
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