P-au-P, 20 mai 2014 [AlterPresse] --- Moins d’une semaine après l’installation d’un Conseil électoral provisoire (Cep) de 7 au lieu de 9 membres, le représentant de l’exécutif, Me. Fritzo Canton, a pris les commandes de cette machine électorale, ayant pour mission d’organiser les scrutins annoncés pour le 26 octobre 2014.
A l’issue d’une séance de travail le lundi 19 mai, Canton est nommé président du nouveau Cep, alors que deux autres conseillers , Néhémy Joseph - probable représentant du sénat - et Léopold Berlanger - probable représentant du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) - n’ont ni encore prêté serment ni été installés.
Nouveau représentant de l’exécutif au sein du nouvel organisme électoral, avocat farouche de l’ex-dictateur Jean Claude Duvalier, Me Fritzo Canton, joint au téléphone par AlterPresse, s’est voulu laconique.
« Des amis m’appellent de partout pour que je leur dise quelque chose, mais je ne peux pas parler », fait savoir Canton.
A l’issue de la même séance de travail du 19 mai 2014, l’ex-députée Marie Cluny Dumay Miracles a été promue à la vice-présidence du Cep.
La représentante du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) Marie-Carole Floréal Duclervil, ainsi que l’ancien député Pierre Simon Georges, ont été respectivement élus au poste de secrétaire générale et trésorier.
Ces nominations au sein de l’appareil électoral arrivent dans un contexte de suspicions sur la possibilité pour l’actuelle structure électorale d’organiser des compétitions crédibles, transparentes et honnêtes, avant la fin de l’année 2014.
Différentes personnalités du monde religieux, des droits humains et d’autres secteurs appellent à la mise en place d’un Cep digne de confiance, pour lancer le processus électoral.
Plusieurs partis politiques ainsi qu’une partie du sénat sont à couteaux tirés avec l’exécutif, qu’ils soupçonnent de vouloir faire main basse sur les postes électoraux lors des scrutins à venir, en s’appuyant sur un Cep « acquis à sa cause ».
Depuis son investiture à la présidence en mai 2011, Michel Martelly a nommé 3 équipes de conseil électoral, dont aucune n’est, jusqu’à présent, pas parvenue à conduire un processus électoral.
En août 2012, la première équipe de conseillers électoraux (de 6 sur 9 membres) a été installée dans un véritable tollé. Josué Pierre-Louis, le représentant le plus décrié de l’exécutif - après sa démission comme ministre de la justice en octobre 2011 - a été déclaré président de l’organisme électoral de 6 membres.
En avril 2013, une deuxième équipe de conseillers électoraux est mise en place. Encore une fois, la présidence a été confiée à un représentant de l’exécutif, Emmanuel Ménard. [jep kft rc apr 20/05/2014 1:10]