P-au-P, 20 mai 2014 [AlterPresse] --- Un conseil électoral équilibré et fiable et les amendements nécessaires à la loi électorale sont des conditions sine qua non pour le lancement du processus électoral, indique une déclaration datée du 19 mai 2014 et signée par des personnalités du monde religieux et des acteurs de société civile ou responsables d’organisations.
Ces personnalités, dont Mgr Guire Poulard Archevêque de Port-au-Prince et Mgr Zachée Duracin Evêque de l’Église épiscopale, avancent leurs « vives préoccupations » face à la situation actuelle.
Le processus des élections législatives partielles, municipales et locales peine à démarrer en dépit de l’optimisme affiché par certains pays bailleurs.
La loi électorale attend encore à la chambre haute la décision des sénateurs de l’amender ou non. Entretemps, 7 conseillers sur 9 sont installés après le choix controversé du président Michel Martelly de former le Conseil électoral provisoire.
Des doutes sont soulevés sur ce conseil alors que son président fraichement nommé, Fritzo Canton, est l’avocat de l’ancien dictateur Jean Claude Duvalier, inculpé pour crimes contre l’humanité. Le cas Duvalier reste un dossier sur lequel le président Martelly affiche une position plus qu’ambigüe et Canton est nommé au moment où Duvalier tente de revigorer son ancien parti.
Pour les signataires de la déclaration du 19 mai, il faut un conseil électoral qui puisse « inspirer un minimum de confiance aux électeurs et aux futurs candidats, à quelque sensibilité politique qu’ils pourraient appartenir ».
Ils signalent qu’au niveau des mairies, ce ne sont, non pas des élus qui sont en poste mais des agents exécutifs intérimaires. « Ce qui constitue une violation flagrante de notre Charte fondamentale » et témoigne des « défaillances graves de la part de nos dirigeants politiques », estiment-ils.
L’enjeu des élections prévues le 26 octobres est d’éviter un parlement dysfonctionnel en 2015, échéance pour le mandat de tous les députés et d’un second tiers du Senat.
« Il n’est pas question que l’Etat fonctionne sans Parlement. Le temps de gouverner par décret est définitivement révolu. Il n’est pas non plus question que le renouvellement de nos dirigeants politiques se fasse en dehors des voies légales. Ce temps aussi est révolu », martèle la déclaration.
Aux yeux des signataires, le véritable enjeu des élections est la souveraineté nationale qui risque d’être en péril si les acteurs politiques haïtiens n’arrivent pas à « s’élever au-dessus des querelles de chapelle ».
Si ces acteurs y parviennent, les questions de confiance au sein du Cep et de vote des amendements de la loi électorale peuvent être résolues en une semaine, considèrent-ils.
Les élections législatives partielles, municipales et locales devaient avoir lieu il y a trois ans.
Figurent aussi parmi les signataires les noms du pasteur Sylvain Exantus Président de la Fédération protestante d’Haïti (Fph), de l’Ati Max Beauvoir de la Confédération nationale des vodouisants haïtiens, Rosny Desroches de l’Initiative de la société civile (Isc), et Edouard Paultre du Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane).
Antonal Mortimé responsable de laPlateforme des Organisations de Droits Humains(Pohdh), Pierre Espérance Réseau National de Défense des Droits Humains (Rnddh), Jinaud Augustin Lanse-Haiti l’ont également signée, de même que le pasteur protestant Pauris Jean-Baptiste, André Apaid Jr de la Fondation nouvelle Haïti (Fnh) et Sylvie Bajeux du Centre Œcuménique des droits humains (Cedh). [kft gp apr 20/05/2014 12 :25]