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Haïti-Genre : Souveraineté alimentaire et droits des femmes, quel rapport ?

P-au-P, 24 mai 2014 [AlterPresse] --- Le mouvement féministe haïtien s’intéresse à un engagement dans le processus de mobilisation globale, devant poser la souveraineté alimentaire comme alternative par rapport au problème d’accès au droit à l’alimentation , selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Le parlement symbolique de femmes, organisé par l’organisation Solidarite fanm ayisyèn/ Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) et des organisations alliées, le 16 octobre 2013, dans les locaux du parlement haïtien, en est une démonstration.

Cet « évènement inédit » a d’ailleurs retenu le thème évocateur « souveraineté alimentaire et droits des femmes ».

L’appui des femmes à une politique de souveraineté alimentaire

« Les femmes ont un rôle fondamental dans la production. Elles doivent lutter contre la privatisation des moyens de production, en même temps revendiquer leur place dans les espaces politiques de décision, en vue d’aboutir à une redéfinition des politiques publiques », affirme Ricot Jean-Pierre de la plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).

La souveraineté alimentaire est, avant tout, un objectif politique, nécessitant l’appui de politiques sectorielles pour permettre le développement social, économique et culturel, poursuit Jean-Pierre.

Incidence du non-respect du droit à l’alimentation sur les femmes

La paupérisation, touchant majoritairement les femmes, met cette catégorie sociale dans la triste et malheureuse situation de se prostituer afin de pouvoir se nourrir, argumente l’ingénieure-agronome Ismène Elismar Garçonnet, membre de l’organisation de femmes et féministe Kay Fanm (Maison des femmes, en Français).

« Dans certains foyers, des femmes sont obligées de vivre toutes sortes de discrimination. Car, ailleurs, elles n’auront pas la possibilité d’avoir accès à un minimum d’alimentation, soit un plat chaud », déplore l’ingénieure-agronome féministe.

Il est donc urgent de mettre en application la Constitution, les lois haïtiennes et les conventions internationales relatives au respect du droit à l’alimentation des populations.

Les femmes dans l’agriculture : encore de la domination

« Même si le mari et la femme travaillent la terre ensemble, c’est l’homme qui décide de l’utilisation de l’argent provenant de la vente des récoltes », rapporte Rose Lydia Edouarzin, militante du mouvement démocratique populaire (Modep).

25 % de femmes travaillent la terre. Mais, elles ne possèdent que 11% des terres agricoles.

Comme travailleuses agricoles, leur salaire est inférieur à celui des hommes pour la même quantité d’heures et le même volume de travail.

D’où la nécessité d’insérer, dans le code du travail haïtien, le cas des travailleurs et travailleuses agricoles dans la fixation d’un salaire minimum régulier. [efd kft rc apr 24/05/2014 0:55]