P-au-P, 19 mai 2014[AlterPresse] --- Le procès en France de l’ancien chef de gang haïtien Amaral Duclona, accusé d’avoir enlevé, séquestré et tué un ingénieur français, Claude Bernard Lauture, en 2004 à Port-au-Prince, suscite des réactions diverses dans la capitale haïtienne.
Débuté dans la matinée du lundi 19 mai 2014 à Paris, ce procès constitue un phénomène nouveau dans le paysage des rapports entre les deux pays.
Amaral Duclona a été arrêté en septembre 2009 en République Dominicaine, 5 ans après la chute du président Jean-Bertrand Aristide, dont il était réputé être un supporter.
Ce procès en France reste « une grande première », selon l’ancien maire de Port-au-Prince, Evans Paul, dirigeant de la Confédération Unité Démocratique (KID).
Et cela risque de « se reproduire, sans tenir compte des conventions », fait-il remarquer, aussi longtemps qu’Haïti ne fonctionnera pas comme un État « responsable, digne de respect » de la part de tous.
Paul pointe du doigt les défaillances du système judiciaire haïtien, qui, selon lui, rendent possible l’arrestation de Duclona en République dominicaine, la demande de son extradition et son procès en France.
De son coté, le secrétaire exécutif de la Plateforme des organisations de défense des droits humains (Pohdh) voit mal ce procès de Duclona en France.
Pour lui, « un crime commis en Haïti aurait du être traité dans le pays ». « C’est le monde à l’envers », juge-t-il.
Pour sa part le bâtonnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince, Carlos Hercule, retient qu’il est interdit d’extrader « un national », suivant les conventions.
Il pense, néanmoins, que le processus d’extradition aurait pu être enclenché si la justice haïtienne avait d’abord établi la culpabilité de Duclona dans le crime commis sur le citoyen français.
Selon la presse française, le procès de l’ancien chef de gang haïtien doit prendre fin vendredi prochain 23 mai 2014. [srh gp apr 19/05/2014 15:20]