P-au-P, 19 mai 2014 [AlterPresse] --- Depuis que les premiers 14 cas ont été officiellement diagnostiqués début mai par les autorités sanitaires nationales, plus de 2000 personnes ont été affectées, estime un responsable de santé nationale, alors que les prix des médicaments flambent.
« C’est une maladie qui se propage tellement vite qu’il est très difficile de comptabiliser », explique à AlterPresse la docteure Jocelyne Pierre-Louis, directrice de la promotion de la santé et de la protection de l’environnement au ministère de la santé.
« Les chiffres, dont on dispose, ce sont pour les personnes ayant fréquenté un centre de santé. Ils ne reflètent qu’une partie de la situation », ajoute-t-elle.
Selon un rapport de cas au 16 mai 2014 de l’Organisation panaméricaine de la santé/organisation mondiale de la santé (Ops/oms), 632 cas ont été confirmés en Haïti. Aucune mort n’est signalée.
500 des 632 cas officiellement diagnostiqués sont des habitants du département géographique de l’Ouest, où se situe la capitale Port-au-Prince.
Ensuite, viennent le Nord-Ouest, le Sud-Est et le Sud.
La situation de l’Ouest semble être explicable en bonne partie par sa situation de bidonvilisation, les tas de détritus qui s’amoncellent ça et là, et les flaques d’eau qui stagnent dans bon nombre de rues, d’impasses et de ruelles.
« Dans certaines maisons, les gens vivent tellement serrés qu’un seul moustique peut contaminer toute la maisonnée », regrette Pierre-Louis.
Des pharmacies font leur beurre
Une bonne affaire pour des pharmacies, qui saisissent l’occasion pour appliquer une augmentation de 150% sur la plaquette de 10 comprimés de paracétamol.
Face à ce phénomène, le ministère de la santé compte prendre des dispositions afin de mettre en garde les « profiteurs », annonce la directrice de la promotion de la santé et de la protection de l’environnement.
Dans une note de presse en date du 13 mai 2014, le ministère de la santé publique et de la population (Mspp) a recommandé de « prendre de l’acétaminophène ou du paracétamol (adultes 500 mg 3 fois par jour).
La responsable invite les gens à se garder d’acheter les médicaments dans les rues.
N’étant pas gardés dans les conditions idéales, ces médicaments (puisés dans les rues) risquent de ne pas produire d’effets, souligne Pierre-Louis.
Le Ministère de la santé a annoncé un plan de fumigation et une campagne de sensibilisation, notamment à travers les médias, est en cours.
60 gites larvaires ont été traités et 200 visites domiciliaires réalisées durant les deux dernières semaines pour « aider les gens à détruire les sources de moustiques », informe la docteure Jocelyne Pierre-Louis.
Le Chikungunya ne tue pas. Certes, mais le Ministère de la santé a, dans un communiqué, informé qu’il « peut aggraver un tableau pathologique préexistant. Les femmes enceintes, les personnes âgées de plus de 60 ans et nouveaux-nés sont plus à risque ».
Appelée aussi « maladie de l’homme courbé », « maladie qui brise les os », cette fièvre occasionne de fortes douleurs articulaires, de possibles saignements et une raideur. [efd gp apr 19/05/2014 15:10]