Par Edner Fils Décime
P-au-P, 23 mai 2014 [AlterPresse] --- « Il n’y a pas de métier essentiellement masculin. Rien ne doit empêcher une femme de pratiquer n’importe quel métier. Un homme et une femme restent, avant tout, des êtres humains. Je ne vois pas de différence pouvant les empêcher de pratiquer un métier ».
C’est l’affirmation à AlterPresse d’Ernicile Thermitus, la quarantaine bien sonnée, une mécanicienne qui, depuis 1993, exerce l’électromécanique aux côtés de son mari, Julien Thermitus, mécanicien également.
Ernicile Thermitus, appelée « Boss Elou » par les clientes et clients, ne s’est pas laissée avoir par les stéréotypes sexuels et la division sexuelle du travail attribuant une essence à chaque métier.
Tout le secret de l’art n’est pas dans le sexe de la personne, mais dans « sa volonté d’apprendre et de pratiquer en faisant fi des barrières sociales », reconnaît Julien Thermitus, dans la même ligne que sa femme.
Des clients surpris puis…accros
« En général, les clientes et clients sont surpris de voir une femme mécanicienne, surtout quand on les réfère à Boss Elou. Ils pensent toujours que c’est un homme. Après avoir travaillé une fois pour eux, ils me veulent à chaque fois », se vante Ernicile Thermitus.
Le mari renforce les dires de sa femme, en arguant que la qualité du travail de sa femme - en plus du fait « d’être une femme qui exerce un métier, en général, pratiqué par des hommes » - constitue un coup de pub pour le garage qui s’appelle quand même « Garage K-Julien ».
Ils sont pragmatiques sur la question.
Etre deux, de surcroit mari et femme, propriétaires des lieux, cela aide, car « chacun peut s’occuper d’un client à la fois ».
« Notre chiffre d’affaires augmente », concède Boss Elou.
L’ambiance de famille
Le mécanicien et la mécanicienne se sont rencontrés, alors que le premier exerçait déjà le métier et que la deuxième se trouvait encore à l’école.
Influence ou autre chose ?
« Mon mari n’est pas innocent dans mon choix. Mais cela reste un défi de la société que j’ai relevé. Je me sens bien dans mon métier et j’en suis heureuse », confie Boss Elou à AlterPresse.
Dans ce foyer de 7 enfants, dont l’un travaille au garage familial également, mari et femme s’appellent « Boss » et on trouve cela « cool ».
Ce couple aujourd’hui apparaît extérieurement comme ayant dépassé la question de la domination masculine et les stéréotypes sexuels, distillés dans la société.
Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour aboutir à une société véritablement équilibrée et égalitaire, dans laquelle l’on cessera de s’étonner de voir une mécanicienne, une réparatrice de pneus, une vidangeuse, etc. [efd kft rc apr 23/05/2014 9:10]