P-au-P, 15 mai 2014 [AlterPresse] --- Le président français François Hollande a salué Toussaint Louverture parmi d’autres figures de la liberté, dans un discours prononcé, le lundi 12 mai 2014, à l’occasion de la journée française des mémoires de la traite de l’esclavage et de leurs abolitions, selon les informations consultées par l’agence en ligne AlterPresse.
Pour lui, l’histoire de la « souffrance » de l’esclavage est aussi celle de la France qui doit la « regarder… avec ses lumières, mais aussi ses ombres ».
Pour Hollande, la révolution des esclaves de Saint-Domingue - qui deviendra Haïti le 1er janvier 1804 -, les actions de Toussaint Louverture sont des conséquences de la déclaration universelle des droits humains et du citoyen.
« L’héritier de la grande révolution, c’était lui, Toussaint Louverture. Et c’est pour son dévouement, à sa cause, qu’au Panthéon, son souvenir est gravé dans le marbre, comme combattant de la liberté et comme artisan de l’abolition de l’esclavage », affirme-t-il.
Louverture a établi, en 1801, la première Constitution en Amérique qui prônait l’égalité et l’abolition de la servitude, tandis que la « France de cette époque-là n’était déjà plus la nation généreuse et universaliste de la Révolution », signale-t-il.
A côté de Toussaint Louverture, François Hollande cite Louis Delgrès (abolitionniste de Guadeloupe, 1766-1802), des figures de la lutte contre l’esclavage en Martinique, Frederick Douglass (abolitionniste américain,1818-1895), Abraham Lincoln, Martin Luther King et Nelson Mandela.
« Alors aujourd’hui, en célébrant les mémoires de la traite de l’esclavage et des abolitions, nous nous souvenons de tout cela, de leurs peines, de leurs souffrances, de leurs combats, et nous empruntons, rien qu’un jour, mais un jour dans l’année, le long chemin qui a permis de libérer l’humanité d’une servitude, que, il y a des siècles, notre pays, oui, notre pays, organisa lui-même », indique le président de la République française.
La France a gardé certaines de ses anciennes colonies, à l’image de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane française, voisines caribéennes d’Haïti, ou de La Réunion, et qui portent le nom de « Territoires d’outre-mer » ou « Départements d’outre-mer ».
Un mouvement a été initié dans ces territoires pour réclamer des réparations à l’ancienne métropole qui fait la sourde oreille à ce propos.
En 2003, l’ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide avait entrepris une campagne similaire pour réclamer 21 milliards de dollars américains (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), en guise de réparation des torts causés par le paiement de l’indépendance exigé à Haïti par la France.
Cette demande avait suscité des débats dans l’Hexagone, mais surtout avait jeté un froid dans les relations de l’ancien prêtre avec les autorités françaises. [kft rc apr 15/05/2014 1:45]