P-au-P, 13 mai 2014 [AlterPresse] --- La plateforme haïtienne des organisations éducatives (Phoe) - comptant, notamment, l’Union nationale des normaliennes et normaliens haïtiens (Unnoh) - annonce la poursuite de la mobilisation enseignante, alors qu’un accord avec le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnele (Menfp) n’a pas pu être signé, apprend AlterPresse.
« Le mot d’ordre est : restez mobilisés ! », lance Josué Merilien de l’Unnoh, dans une interview à AlterPresse.
La signature d’un accord, entre la plateforme et le ministère de l’éducation, a échoué le week-end écoulé, affirme Mérilien, imputant cet échec à la « garantie, offerte au ministère par un groupe tiers, que la grève sera levée ».
Il n’a jamais été question de signer un accord, révèle une source au Menfp, contactée par AlterPresse.
« Je ne suis pas au courant d’un accord, mais d’une rencontre de travail pour faire le point autour des revendications. Avant de parler d’accord, il faut faire le point. Parce que cette plateforme [haïtienne des organisations éducatives] n’existait pas avant. Le ministre [Nesmy Manigat] a enclenché un processus de dialogue avec tous les syndicats, mais il n’y pas d’accord a priori », explique ladite source.
En janvier 2014, la plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants, comprenant cinq syndicats, a signé un accord avec le Menfp, dans le cadre d’un processus de dialogue boudé par l’Unnoh et le reste de sa plateforme.
« Un échange a été ouvert », depuis, avec ces syndicats, non seulement « pour calmer les tensions, mais pour avancer sur la condition enseignante ».
« Il y a une préoccupation de traitement de base de 50 mille gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), qui, au regard de toute analyse budgétaire, est pratiquement difficile à adresser cette année », ajoute la source, annonçant d’autres rencontres avec la plateforme haïtienne des organisations éducatives.
« L’accord est là, mais ils refusent de le signer », critique Josué Mérilien, se référant aux promesses du Menfp pour la conclusion d’un accord durant le week-end écoulé.
L’accord, à signer, contiendrait des engagements sur l’ensemble des revendications de cette plateforme, portant, entre autres, sur une revalorisation salariale (de traitement) à hauteur de 50 mille gourdes pour les enseignantes etenseignants, dès la validation du budget rectificatif 2013-2014 en souffrance au sénat.
Des engagements concerneraient aussi le paiement intégral de tous les arriérés de traitement des enseignantes et enseignants, ainsi que la nomination de celles et ceux qui sont déjà en fonction dans le système éducatif.
Ces revendications ne sont pas éloignées de celle de la plateforme des syndicats d’enseignantes et d’enseignants, qui, en fin de semaine écoulée, a appelé les professeurs grévistes à regagner les salles de classe, en signe de trêve avec les autorités éducatives.
Une trêve qui n’est, semble-t-il, pas respectée, puisque des manifestations d’enseignants et d’élèves se poursuivent.
« La mobilisation se poursuit ! Au Cap-Haitien (Nord), à Fort-Liberté (Nord-Est), à Jacmel (Sud-Est)… », se félicite Josué Mérilien, tout en déplorant un incident à Jacmel.
Le lundi 12 mai 2014, à Jacmel, les enseignantes et enseignants étaient à nouveau absents des salles de classes, et les élèves dans les rues.
A l’Institut Nossirhele Lhérission, un établissement privé, une altercation a éclaté et des pierres ont été lancées, suite à l’irruption d’individus en uniforme de lycéens pour forcer la direction à relâcher les élèves.
Bilan : une fillette de cette école a été blessée. [kft rc apr 13/05/2014 11:50]