P-au-P, 12 mai 2014 [AlterPresse] --- Les députés de la circonscription de Port-au-Prince, Rodriguez Séjour et MZou Naya Jean-Baptiste Bélange sont renvoyés devant le tribunal criminel pour y être jugés comme auteurs intellectuels de l’assassinat du policier Walky Calixte, par une ordonnance rendue par le juge instructeur Jean Wilner Morin.
Morin instruisait l’affaire autour de la mort par balles du policier Walky Calixte survenu le 17 avril 2012 à Martissant (sud).
« Si le juge d’instruction a des indices pour assurer le suivi du processus judiciaire enclenché, il doit faire son travail. Cela relève de son âme et conscience », affirme le député Vikens Dérilus, joint au téléphone par AlterPresse.
Mettant, toutefois, en garde contre tout amalgame dans cette affaire, il affirme qu’il ne s’agit pas de lever l’immunité parlementaire des députés, qui nécessiterait un autre processus.
« Effectivement, le juge ne peut pas vous entendre avec votre immunité, mais il peut vous lire son instruction », avance l’avocat de la famille Calixte, André Michel, croyant que l’immunité des députés, mise en avant dans le dossier ne peut constituer un obstacle à la justice.
Le 19 mars 2013, le juge Jean Wilner Morin avait sollicité à la chambre des députés de procéder à la levée d’immunité des deux députés en question pour leur implication dans ce dossier d’assassinat.
Dans un rapport soumis en juin 2013 au bureau de la chambre basse, les députés d’une commission spéciale chargée d’étudier le dossier ont, après plusieurs mois de tergiversations, rejeté la demande du juge d’instruction.
Dans ce même dossier, un autre policier, Jean Hertz Cayo, membre de la même patrouille que Walky Calixte, a été tué par balles.
Jevousaime Marcelin, un troisième policier a échappé de justesse à la mort quelques temps avant le décès par balles de Jean Hertz Cayo.
L’avocat de la famille Calixte entend se battre pour que cette ordonnance puisse être maintenue par la cour d’appel en vue de la comparution des assassins devant la justice.
« Il faut que justice soit rendue à la société et à l’institution policière et que réparation soit donnée à la famille du policier Walky Calixte », exige-t-il.
Cette ordonnance émise constitue « une œuvre magistrale » qui a su retracer les faits et les circonstances dans lesquelles le policier a été tué, applaudit Michel.
Les auteurs et co-auteurs de l’assassinat du policier ont été identifiés dans ce « travail scientifique », précise t-il rapportant que cette ordonnance est accueillie avec un sentiment de satisfaction et de réconfort par la famille du défunt. [emb kft gp apr 12/05/2014 14 : 50]