P-au-P, 12 mai 2014 [AlterPresse] --- Les Nations Unies et le « Core group » déclarent constater le lancement du processus électoral législatif et local après la prestation de serment le 9 mai de 7 (sur 9) membres du Conseil électoral provisoire (Cep), installés ce 12 mai dans leurs fonctions.
Dans un communiqué, le Core group composé des ambassadeurs du Brésil, des Etats-Unis, de la France, de l’Espagne, du chargé d’affaires ai du Canada, du représentant spécial de l’Organisation des Etats américains(Oea), dit noter que suite à la formation du Conseil électoral provisoire (Cep) et au discours du président Michel Martelly le 6 mai, « le processus électoral est lancé ».
L’Onu et le Core group ajoutent que la balle se trouve désormais dans le camp des acteurs politiques haïtiens qui doivent s’assurer de la tenue des élections le 26 octobre au plus tard.
« La non-tenue des élections cette année impliquerait la caducité du Parlement en janvier 2015, une éventualité que les partenaires d’Haïti se refusent à considérer. », précise le communiqué appelant Exécutif et Législatif à « trouver un consensus ».
Sept membres sur les 9 que compte le Cep ont été installés dans leurs fonctions ce 12 mai après avoir prêté serment le 9 mai, suite à un report la veille de la cérémonie. Néhémy Joseph, représentant du Senat et Leopold Berlanger du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) ont boudé l’évènement.
Dans une lettre adressée à la cour de cassation, Leopold Berlanger dit vouloir attendre « les conditions régulières d’une présence de neuf (9) membres, tel que voulu par la Constitution au sein du Conseil », avant de prêter serment, tout en évoquant le cas de Néhémy Joseph en attente du feu vert du Senat.
Le président de la chambre des députés, Jacques Stevenson Timoléon avait indiqué avoir envoyé une lettre à son homologue du Senat, Dieusseul Simon Desras, l’informant que la chambre basse maintenait deux des représentants qu’elle avait choisis au Cep, Pierre Simon Georges et Marie Cluny Dumay Miracles.
Néhémy Joseph avait auparavant écrit au Senat pour lui demander de clarifier son statut au Cep.
Selon la réponse de Desras, lue devant l’assemblée par le senateur Steven Benoit, son « cas est à l’étude » et il devrait être informé sous peu de son avenir au sein du conseil.
Selon les informations disponibles sénateurs et députés prévoient de se réunir autour de la question de leurs représentants au Cep.
Ce lundi 12 mai, marque la fin de la première session ordinaire de l’année législative et du même coup le départ pour plusieurs mois des députés en vacances.
Par ailleurs la loi électorale n’a toujours pas été amendée par le Senat alors que six sénateurs se montrent réticents et surtout méfiants vis-à-vis de Martelly.
Il faut au moins six mois pour organiser des élections en Haïti selon les experts. Or le scrutin prévu le 26 octobre implique au-delà de la confiance entre les acteurs politiques, l’enregistrement de six millions d’électeurs, l’achat de 42 millions de bulletins de vote, l’installation de 13 mille 500 bureaux de vote et 1800 centres de vote, ainsi que le déploiement de plus de 50 mille staffs temporaires à travers le pays.
Les postes électifs sont au nombre de 1412, avec 20 sénateurs, 112 députés, 140 maires, 570 Conseils d’administration des sections communales (Casec) et 570 Assemblées de sections communales (Asec).
Le budget s’élève à un peu plus de 42 millions de dollars avec seulement dix millions comme contribution de l’Etat haïtien. [kft gp apr 12/05/2014 14:00]