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Haïti–Education : Les écoles publiques toujours paralysées à Jacmel, malgré une pause dans le mouvement de protestation des élèves

Correspondance Gerdie Jérémie

Jacmel, 08 mai 2014 [AlterPresse] --- Les écoles publiques [1] continuent d’être paralysées à Jacmel (Sud-Est), faute de professeurs qui maintiennent leur grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, notamment un relèvement de traitement, observe l’agence en ligne AlterPresse.

Cependant, les établissements privés ont repris les cours, les uns le mercredi 7 mai, la plupart ce jeudi 8 mai 2014, après la pause observée par lycéennes et lycéens dans le mouvement en faveur de la poursuite des cours réguliers, quelques semaines avant la clôture de l’année académique par la période d’examens.

Apres deux jours de manifestation cette semaine, les lycéennes et lycéennes de Jacmel observent une pause depuis le mercredi 7 mai 2014.

L’arrêt dans le mouvement des élèves du secteur public à Jacmel serait dû à la publication, par le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), d’une note promettant un relèvement effectif de traitement aux enseignantes et enseignants, indique l’un des membres de la fédération des enseignants.

Les lundi 5 et mardi 6 mai 2014, les élèves du lycée Pinchinat de Jacmel ont gagné les rues dans une ambiance de rara, accompagnés de milliers d’élèves, en uniformes, d’autres établissements scolaires publics et privés, pour réclamer le retour des enseignantes et enseignants dans les salles de classe.

Ils disaient ne pas avoir assisté à des cours réguliers depuis plus de trois semaines (3), à cause du mouvement de grève des enseignants, pour réclamer de meilleures conditions de travail.

Les élèves protestataires expriment leurs frustrations face au risque d’échec aux examens officiels de juin et juillet 2014, vu la quantité de jours ratés de classe, contrairement à leurs camarades des établissements privés.

« Les dirigeants oublient qu’ils étaient, eux aussi, des lycéens. Ils nous mettent, chaque fois, dans une situation de frustrations et de révolte, pour nous traiter, après, de délinquants, puisque leurs enfants fréquentent des écoles d’élite », fulmine l’un des lycéens.

Malgré leurs assertions d’aller jusqu’au bout de leur mouvement, les élèves protestataires ont entamé une trêve, le mercredi 7 mai 2014, suite à la note du Menfp promettant de répondre aux exigences des enseignantes et enseignants.

Fort des promesses de l’administration centrale, le directeur départemental de l’éducation nationale dans le Sud–Est, Marc Elder Charles, invite les professeurs du public à consentir le sacrifice de dispenser des cours durant des jours supplémentaires, en vue de permettre aux élèves de se rattraper et de boucler convenablement le programme de l’année académique 2013-2014.

Charles appelle, par ailleurs, les écolières et écoliers à prendre leurs études beaucoup plus au sérieux.

En revanche, la coordination départementale (Sud-Est) de l’union nationale des normaliennes / normaliens et éducatrices / éducateurs d’Haïti (Unnoeh) - par la voix de son coordonateur départemental, Wilfrid Lauture - exprime ses dispositions à reprendre les cours, moyennant la satisfaction des revendications des professeurs, à savoir un relèvement concret de leurs traitements à partir de l’émission des chèques de paye d’avril 2014. [gj kft rc apr 08/05/2014 13:30]


[1La commune de Jacmel compte actuellement 258 établissements scolaires publics, selon Marc Elder Charles, directeur départemental de l’éducation dans le Sud-Est, joint au téléphone par AlterPresse.

Il y a notamment deux lycées, dont celui des garçons, Pinchinat, avec un effectif de deux mille trois cents (2,300) élèves, et celui des filles, Célie Lamour, qui compte deux mille cinq cents (2,500) écolières, d’après Ernst Cadet, directeur du lycée Pinchinat de Jacmel.

Les lycées Pinchinat (garçons) et Célie Lamour (filles) fontionnent en deux vacations, matin et soir, de la 7e à la philo.