P-au-P, 07 mai 2014 [AlterPresse] --- Après la formation du Conseil électoral provisoire (Cep), le président Joseph Michel Martelly a affirmé, dans un message télévisé en Créole, le 6 mai 2014, une ferme détermination à poursuivre le processus vers les élections suivant l’Accord d’El Rancho.
Cet accord, signé le 14 mars 2014 par l’exécutif, le parlement et plusieurs partis politiques, sous la médiation de l’église catholique romaine, fixe le scrutin tant attendu au 26 octobre 2014.
« Aujourd’hui, après toutes les hésitations, les réunions et palabres, j’ai décidé de mettre sur pied le Cep qui organisera les élections pour les 2/3 du sénat, tous les députés et les membres des collectivités territoriales », déclare Martelly.
Le sénat avait souhaité la formation d’un Conseil électoral provisoire, qui suivrait les prescrits de la Constitution.
Mais Martelly ne l’entend pas de cette oreille.
Selon lui, l’article proposé par le sénat est « obsolète » et seules comptent les lignes de l’Accord d’El Rancho.
Cet accord n’a, par ailleurs, pas été signé par une branche de l’opposition, composée du Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod) et de Fanmi Lavalas de l’ancien président Jean-Bertrand Aristide, qui ont tenu, fin avril 2014, des manifestations de rue exigeant la démission de Martelly.
En dépit de ce contexte, pour le moins volatil, le président salue son Cep et lui souhaite d’exercer, comme il se doit, son mandat.
« Comme j’aime à le dire, il n’y a plus de détours. Elections : en avant toutes ! », martèle Martelly.
Dans son message, il prend le temps de faire le bilan de ses actions, s’assignant sans nuance le beau rôle.
« Je suis un homme de dialogue », dit-il.
Depuis le 14 mai 2011, « je lutte sans relâche pour les élections », mais « je n’ai eu personne pour m’accompagner dans ce beau rêve que j’ai pour le peuple haïtien », lâche-t-il.
Les élections ont plus de deux ans de retard, mais pour Martelly le coupable est tout trouvé.
Il s’agit du parlement, sénateurs et députés qui auraient à chaque fois « traîné les pieds ».
Rappelant la mise sur pied du Conseil électoral permanent et du Collège transitoire du conseil électoral permanent, il conclut : « j’ai fait des et des concessions, des concessions que je n’avais pas à faire ».
A plusieurs reprises, le parlement, particulièrement le sénat a affiché la crainte d’une mainmise de Michel Martelly sur les postes électoraux par la manipulation de l’organisme électoral.
Jusqu’ici, le groupe de six sénateurs, farouchement opposés à la politique de Martelly, n’a pas réagi sur la formation du Cep. [kft rc apr 07/05/2014 10:20]