P-au-P, 05 mai 2014 [AlterPresse] --- Après avoir passé un an et une quinzaine de jours à la présidence du Collège transitoire du conseil électoral permanent (Ctcep),en tant que représentant de l’exécutif, Emmanuel Ménard serait sur le point de prendre la porte, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Pour l’instant « des discussions internes sur l’éventualité du remplacement de (Emmanuel) Ménard, comme représentant de l’exécutif (au Ctcep), sont en cours », indique à AlterPresse, le porte-parole du premier ministre Michel Brunache.
Le choix sera fait « aussitôt » que « le candidat idéal » aura été trouvé, précise Brunache, contrairement aux premières informations qui laissaient comprendre que l’exécutif avait choisi l’ancien ministre des affaires étrangères, Pierre-Richard Casimir , pour remplacer Emmanuel Ménard au sein de l’organisme électoral.
Le prochain représentant de l’exécutif à l’organisme électoral devrait répondre à certains critères « de compétence et d’honnêteté », puis à ceux prescrits par la Constitution.
Cette démarche vise à démontrer la bonne foi de l’exécutif dans le déblocage de la crise, ajoute Brunache.
Déjà, des voix se sont élevées contre l’éventuel choix de Casimir pour deux raisons : 14 sénateurs sur 16 avaient rejeté, le 6 novembre 2013, sa politique comme chef de la diplomatie (les seules 2 voix dissidentes) (des 14 autres) lui avaient permis d’échapper à la motion de censure) ; ensuite Casimir n’a pas encore reçu décharge de sa gestion comme ministre des affaires étrangères (6 août 2012 - 2 avril 2014).
L’exécutif se serait rétracté de sa position initiale, vu le tollé suscité par cette éventuelle nomination de Pierre-Richard Casimir, assimilée même à de la provocation, après les choix de Josué Pierre-Louis (en 2012) et de Emmanuel Ménard (en 2013).
Le sénat a, d’ailleurs, préconisé l’établissement d’un conseil électoral provisoire (Cep), en suivant les prescrits constitutionnels.
Joint par AlterPresse, le sénateur Francisco De La Cruz doute qu’un changement de personnalité, représentant de l’exécutif à l’organisme électoral, puisse vraiment modifier la donne dans la situation actuelle.
Entre-temps, ce lundi 5 mai 2014, au local du Conseil électoral à Pétionville, tout semble fonctionner normalement,lors même que les responsables de communication ne sont pas disponibles pour rencontrer les médias.
Emmanuel Ménard est « jusqu’à présent à son bureau », confirment à AlterPresse deux employés de l’institution, qui requièrent l’anonymat.
La semaine dernière, sans avoir consulté l’assemblée des députés ni les présidents des différentes commissions permanentes, le président de la chambre basse, Stevenson Jacques Thimoléon, a, unilatéralement, notifié au sénat que les députés auraient retenu deux représentants du parlement au Ctcep (Marie Clunie Dumay Miracles et Pierre Simon Georges) comme les délégués de la chambre basse au futur organisme électoral.
De quoi alimenter, à nouveau, les frictions et questionnements sur les véritables intentions de l’exécutif et du groupe de députés acquis à la cause gouvernementale. [srh kft rc apr 05/05/2014 14:35]