Correspondance Exalus Mergenat
Gonaïves, 02 mai 2014 [AlterPresse] --- La direction départementale du ministère de l’agriculture des ressources naturelles et du développement rural (Marndr) a commémoré, le jeudi 1er mai 2014, la fête de l’agriculture et du travail, dans un contexte où des plantations sont détruites par la sécheresse dans le haut Artibonite, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Dans la cathédrale (catholique romaine) du souvenir Saint-Charles Borromée des Gonaïves, qui était à moitié vide, la traditionnelle messe d’action de grâce a été dite.
Contrairement aux années précédentes, peu de personnes, à l’exception de quelques officiels départementaux et de fidèles catholiques romains, ont fait le déplacement pour assister à cette cérémonie religieuse.
Dans son homélie de circonstance, le célébrant principal, le révérend père Simon Saint-Hillien, a souligné l’importance du travail qui est une source de richesses et de dignes conditions de vie.
Saint-Hillien demande aux autorités de prendre des dispositions pour relancer la production agricole nationale, l’un des meilleurs moyens d’empêcher la famine qui se dessine dans le pays, à son avis.
La relance de la production nationale permettra aussi le développement d’Haïti et la création de nouveaux emplois dans le pays.
Après cette partie religieuse, les activités commémoratives de la fête de l’agriculture et du travail ont eu lieu à l’école nationale de Poteau, 1re section communale des Gonaïves, où s’étaient notamment rassemblés des centaines de paysans planteurs, issus de toutes les communes du haut Artibonite.
Les membres de la direction départementale du Marndr ont profité pour distribuer des kits de semences et d’outils aratoires, tels brouettes, houes, machettes, pelles et pioches à au moins 17 organisations de planteurs.
« Ces outils doivent permettre aux associations des planteurs d’assurer des travaux de curage des canaux et le nettoyage des routes agricoles », a déclaré le directeur départemental de l’agriculture dans l’Artibonite, l’ingénieur agronome Jocelyn Jean.
A propos des pompes d’irrigation qui sont en panne, des démarches seraient en cours en vue, non seulement de les réparer, mais aussi d’en acheter d’autres, à en croire Jean.
Des centaines d’arbustes forestiers et fruitiers (acacias, acajous et manguiers) ont été également, à l’occasion, distribués, surtout à des élèves.
« Il faut impliquer les enfants dans le processus de reboisement. Ces derniers doivent planter et prendre soin de ces arbustes chez eux », dit Jocelyn Jean.
Le 1er mai 2014 devait être une journée de réflexion sur les différents problèmes, auxquels est confronté le secteur agricole, pense le président de la plateforme des planteurs de la commune des Gonaives (Popcogo), Joinème Compère.
« Il n’est pas possible de fêter l’agriculture dans un pays, où il n’y a pas suffisamment de quoi manger », relève le président de la Popcogo, préconisant de l’encadrement pour toutes celles et tous ceux qui interviennent dans le secteur agricole.
Dans la commune d’Anse Rouge (au nord-ouest des Gonaïves), dépourvue pratiquement de couverture végétale pour les 40 mille habitantes et habitants, il n’y pas eu de pluie depuis plus de trois ans et demi (depuis 2011).
La sécheresse prolongée, découlant de l’absence de précipitation, a occasionné une crise alimentaire aiguë dans cette commune, témoigne l’agriculteur Jocelyn Ledix, qui a été invité à prendre part au rassemblement du 1er mai 2014.
La sécheresse, qui sévit à Anse Rouge, met aussi dans l’embarras les planteurs, qui éprouvent ainsi des difficultés à travailler la terre.
Pour avoir accès à l’eau - d’une pompe d’irrigation installée à Sources Chaudes -, devant leur permettre d’arroser leurs champs pendant 60 minutes, les planteurs doivent payer 700.00 gourdes (US $ 1.00 = 46.00 gourdes ; 1 euro = 65.00 gourdes aujourd’hui), souligne Ledix, demandant au Marndr de subventionner le prix du carburant alimentant la station de pompage de la zone. [em kft rc apr 02/05/2014 09:30]